Des victimes directes ou indirectes d'actes de terrorisme se sont retrouvées vendredi en congrès à Paris pour faire entendre leurs souffrances et demander une reconnaissance du caractère universel du terrorisme.
AFP - Une soixantaine de personnes, la plupart victimes d'actes de terrorisme, se sont rassemblées lors d'un congrès vendredi à Paris pour demander une meilleure prise en compte de leurs souffrances et une reconnaissance du caractère universel du terrorisme.
A l'invitation de l'Association française des victimes du terrorisme (AFVT), des orateurs et des participants de plusieurs pays européens ont participé à la conférence intitulée "Terrorisme et société", dans une salle mise à leur disposition par l'Assemblée nationale.
"Notre but est de parvenir à offrir une assistance européenne complète aux victimes du terrorisme" a déclaré en ouverture l'espagnole Maria Lozano, du Réseau européen des victimes du terrorisme.
"Le terrorisme ne connaît pas de frontières, nous pouvons tous en être victimes un jour ou l'autre", a-t-elle déclaré. "Nous, les victimes, sommes le moyen que les terroristes choisissent pour faire pression sur les gouvernements".
Pour Maria del Blanco, membre du parlement basque et présidente de la fondation "Miguel Angel Blanco", du nom de son frère enlevé et assassiné en 1997 par l'ETA, "il est primordial de lutter contre l'oubli. Nous, familles, vivons avec ce souvenir tous les jours, mais ensuite la société, les médias ont tendance à oublier".
Le congrès avait été ouvert vendredi matin par une conférence de presse, au cours de laquelle douze victimes, directes ou indirectes, d'actes de terrorisme, ont raconté leurs expériences et leurs souffrances.
Ainsi Catherine Vannier, qui a perdu sa fille Cécile, 17 ans, dans un attentat au Caire en février, a dit : "Je suis ici pour elle, pour m'assurer qu'elle n'est pas oubliée. Pour que l'on sache ce qui s'est vraiment passé ce jour-là".
Pour Guillaume Denoix de Saint Marc, président de l'AFVT, "quand vous avez été victime du terrorisme, cela vous transforme à jamais (...) Et seules d'autres victimes peuvent vraiment vous comprendre".
"Notre but est de proposer des actions concrètes", ajoute-t-il. "Nous voulons prendre notre destinée en main et, de victimes passives, devenir des acteurs actifs".
Le congrès se poursuivra samedi par un dépôt de gerbes au cimetière du Père Lachaise, devant la stèle aux victimes de l'attentat contre le DC10 d'UTA, il y a vingt ans, puis par une "cérémonie en mémoire de toutes les victimes du terrorisme", aux Invalides en fin d'après-midi.
L'attentat contre le DC10 d'UTA, le 19 septembre 1989, avait fait 170 morts, dont 54 Congolais, 54 Français, 7 Américains et 4 Britanniques.