
Un membre de l'armée de l'air saoudienne, qui visitait les États-Unis pour y suivre une formation militaire, a ouvert le feu, vendredi, dans une base aéronavale de Floride. Il a fait trois morts avant d'être tué par la police. Le roi Salmane d'Arabie saoudite a condamné cette "abominable" fusillade.
Un homme a ouvert le feu, vendredi 6 décembre, dans la base aéronavale de Pensacola, dans l'État de Floride, faisant trois morts, avant d'être tué par la police. Ce citoyen saoudien et membre de l'armée de l'air du royaume était aux États-Unis pour y suivre une formation militaire.
L'assaillant, qui pourrait être un pilote ou un technicien aéronautique, a perpétré son attaque muni d'une arme de poing. Le tireur avait publié avant son attaque des messages hostiles envers les États-Unis sur Twitter, a affirmé le groupe de surveillance des mouvements jihadistes SITE.
"Je suis contre le mal, et l'Amérique dans son ensemble s'est transformée en Nation du mal", a écrit sur Twitter l'assaillant, identifié par SITE comme s'appelant Mohammed al-Shamrani. "Je ne suis pas contre vous simplement parce que vous êtes Américains, je ne vous hais pas à cause de vos libertés, je vous hais parce que chaque jour vous soutenez, financez et commettez des crimes non seulement contre les musulmans mais aussi contre l'humanité", a-t-il ajouté, d'après SITE.
Des messages hostiles aux États-Unis
ABC News a affirmé que les enquêteurs cherchaient à vérifier si l'auteur de l'attaque avait bien publié ces écrits, où il citait l'ancien dirigeant du réseau jihadiste Al-Qaïda, le Saoudien Oussama ben Laden. Le compte Twitter en question a été suspendu.
Dans un appel au président américain Donald Trump, le roi Salmane d'Arabie saoudite a condamné "l'abominable" fusillade, selon l'agence officielle saoudienne SPA, qui a confirmé une information tweetée par Donald Trump. Selon ce dernier, le souverain saoudien a transmis ses condoléances aux proches des victimes et a affirmé que cette attaque ne reflétait aucunement les sentiments de son peuple vis-à-vis des Américains.
"Il a assuré (Donald) Trump du soutien total du royaume aux États-Unis et a ordonné aux services de sécurité saoudiens de coopérer avec les agences américaines", d'après SPA.
King Salman of Saudi Arabia just called to express his sincere condolences and give his sympathies to the families and friends of the warriors who were killed and wounded in the attack that took place in Pensacola, Florida....
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) December 6, 2019Les enquêteurs essayaient de déterminer si cette attaque relevait du terrorisme. La plupart des auteurs des attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis étaient saoudiens. Les deux pays sont pourtant de grands alliés.
Le gouvernement saoudien "redevable d'une dette"
"Je pense qu'il va y avoir beaucoup de réponses à apporter sur le fait que cet individu, un étranger, membre de l'armée de l'air saoudienne, s'entraînait sur notre sol et ait commis cela", a déclaré le gouverneur de Floride, Ron DeSantis. Le gouvernement saoudien "se retrouve redevable d'une dette ici, étant donné qu'il s'agit d'un de ses ressortissants", a-t-il ajouté.
Selon le New York Times, qui cite une source anonyme, six autres ressortissants saoudiens ont été interrogés sur les lieux de l'attaque, dont deux l'ayant filmée dans son intégralité.
Des programmes d'entraînement
La fusillade a eu lieu dans une des salles de cours de la base de Pensacola, a indiqué David Morgan, le shérif du comté d'Escambia, sans préciser l'identité ou le mobile du tireur. Le bilan provisoire de l'attaque de vendredi est de trois tués et sept blessés, sans compter l'assaillant, qui a été "neutralisé" par deux agents qui ont été blessés dans l'échange de coups de feu, a indiqué le shérif Morgan.
Environ 16 000 soldats sont hébergés à la base de Pensacola, où sont également employés plus de 7 000 civils. Des patrouilles aériennes acrobatiques, comme les Blue Angels, y sont stationnées. Le site est utilisé par l'US Navy pour des programmes d'entraînement destinés aux militaires de pays alliés.
Deux jours après une fusillade à Pearl Harbor
Cette fusillade intervient deux jours après qu'un marin américain a tué deux personnes par balles et en a blessé une troisième sur le chantier naval de la base militaire de Pearl Harbor, à Hawaï, avant de se suicider.
Le tireur, un marin de 22 ans en uniforme, a ouvert le feu avec son arme de service, un fusil M4, avant de retourner son arme de poing contre lui. Ses motifs ne sont, pour l'instant, également pas connus.
Avec AFP