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"The Irishman", le dernier film de Martin Scorsese, arrive sur Netflix

Après une diffusion limitée en salles, l'épopée de Martin Scorsese "The Irishman", thriller historique politico-mafieux, arrive sur Netflix, mercredi. Le film, porté par une critique élogieuse, est déjà pressenti pour les Oscars.

Autour de 160 millions de dollars de budget, 117 lieux de tournage différents, 309 scènes distinctes, une distribution exceptionnelle... Le dernier film de Martin Scorsese, "The Irishman", qui sort mercredi 27 novembre sur Netflix, est l'une des productions les plus ambitieuses de la carrière du metteur en scène new-yorkais.

Après "Mean Streets", "Les Affranchis" et "Casino", Martin Scorsese cherchait un matériau suffisamment fort pour replonger dans les arcanes de la mafia italo-américaine.

Après huit collaborations, de "Mean Streets" à "Casino" avec Robert De Niro, "je ne voulais pas faire un film avec lui si nous ne pouvions pas aller plus en profondeur", a expliqué Martin Scorsese lors d'un événement organisé par l'American Film Institute à Los Angeles.

Après le refus de plusieurs studios, il aura fallu la puissance financière de Netflix pour accoucher de "The Irishman", le surnom du mafieux Frank Sheeran, dont le témoignage constitue la trame du livre et du film.

Le long métrage est sorti dans un nombre limité de salles le 1er novembre aux États-Unis puis dans le reste du monde, mais pas en France, avant d'être mis en ligne sur Netflix mercredi.

Ancien homme de main, Frank Sheeran raconte qu'il a tué plus de 25 personnes sur ordre du chef mafieux Russell Bufalino et du patron du syndicat des chauffeurs routiers, Jimmy Hoffa.

Le temps des regrets

Au cahier des charges, la production a ajouté un nouveau procédé technique développé par Industrial Light & Magic (ILM, société créée par George Lucas), le "de-aging", qui permet de rajeunir un acteur ou une actrice à l'écran. Robert De Niro, 76 ans, devait en effet incarner Frank Sheeran de 1955, à l'âge de 34 ans, jusqu'à sa mort, en 2003 (à 83 ans).

Ils "devaient trouver une solution de rajeunissement qui n'interfère pas avec (le jeu) de Bob (De Niro), Joe (Pesci) et Al (Pacino)", a expliqué Martin Scorsese, "qu'ils n'aient pas à se parler en portant des casques ou des balles de tennis sur le visage. Ils ne l'auraient pas fait."

ILM est finalement parvenu à ses fins grâce aux caméras et sans appareiller les acteurs.

Avec "The Irishman", Martin Scorsese retourne à la veine des films de gangsters qui ont fait sa légende, mais avec une trame plus proche de faits et de personnages réels. Les liaisons dangereuses entre politique, syndicalisme et crime organisé, piliers de la société américaine des années 60, font office de fil conducteur.

Le film abandonne un peu de la tension qui animait ces œuvres pour prendre du recul, celui de Frank Sheeran, vieil homme qui, à coups de flashback, fait le bilan de sa vie et passe le tout au crible de la moralité. Pour Martin Scorsese, 77 ans, cette réflexion sur le temps est aussi la sienne et celle des De Niro, Pacino, Joe Pesci ou Harvey Keitel.

"Nous avons 75, 76 ans. On regarde dans le rétroviseur", a-t-il expliqué lors d'un événement organisé par l'American Film Institute à Los Angeles. "Vous repensez aux choses que vous avez faites dans votre vie, ou à celles que vous auriez voulu faire" et "aux conséquences".

Avec AFP