Mercredi matin, l'armée israélienne a revendiqué une série de frappes aériennes de "grande ampleur" contre des sites militaires en Syrie. Selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, 23 personnes ont été tuées, dont 16 combattants étrangers.
L'aviation israélienne a bombardé dans la nuit du mardi 19 au mercredi 20 novembre de multiples cibles militaires iraniennes et syriennes en Syrie. Ces frappes "de grande ampleur" ont été effectuées "en réponse" à des tirs de roquettes la veille, a annoncé un porte-parole israélien.
Ces frappes auraient fait 23 morts dont 16 combattants étrangers, selon un bilan de l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), qui dispose d'un vaste réseau de sources dans le pays en guerre.
During our strike of Iranian & Syrian terror targets, a Syrian air defense missile was fired despite clear warnings to refrain from such fire. As a result, a number of Syrian aerial defense batteries were destroyed.
— Israel Defense Forces (@IDF) November 20, 2019"Celui qui nous frappe nous le frapperons ! C'est ce que nous avons fait cette nuit contre des cibles militaires syriennes et des forces Al-Qods iraniennes en Syrie", a déclaré le Premier ministre Benjamin Netanyahu, actuellement au cœur d'intenses tractations pour se maintenir au pouvoir.
Une "dizaine de cibles militaires"
Les avions de chasse israéliens ont, selon l'armée, frappé une "dizaine de cibles militaires" en Syrie, incluant des entrepôts et des centres de commandement militaires.
"Ça a été bref et très intense", a déclaré à l'AFP le porte-parole de l'armée israélienne, Jonathan Conricus. "La principale cible a été 'l'édifice de verre'" situé dans le "périmètre militaire de l'aéroport international de Damas", selon lui.
"Il s'agit du principal immeuble qui sert aux Gardiens de la révolution (...) pour coordonner le transport de matériel militaire de l'Iran à la Syrie et au-delà", a ajouté ce responsable.
"Tout cela est très mauvais", a réagi Mikhaïl Bogdanov, vice-ministre des Affaires étrangères de la Russie, spuissance alliée de la Syrie. Le raid israélien "contredit totalement le droit international", a-t-il jugé.
L'armée israélienne avait par ailleurs mené la semaine dernière une opération contre le Jihad islamique à Gaza, enclave palestinienne de deux millions d'habitants.
Une frappe avait visé à Damas la maison d'une figure de ce groupe armé palestinien, Akram Ajouri. Cette frappe, imputée par la Syrie à Israël – qui n'avait pas commenté –, avait fait deux morts, dont le fils d'Akram Ajouri, considéré comme un ténor du bureau politique du Jihad islamique.
Dans la foulée de l'opération dans la bande de Gaza contre le commandant Baha Abou al-Ata, le Jihad islamique avait répliqué en lançant quelque 450 roquettes vers Israël, selon l'armée. L'État hébreu avait multiplié les frappes contre des "cibles" du Jihad islamique à Gaza.
Deux jours environ après le début de ces affrontements, huit membres d'une même famille palestinienne – un homme, deux femmes et cinq enfants – avaient été tués dans une frappe à Deir al-Balah, dans le sud de l'enclave.
Au total, ces frappes israéliennes sur Gaza avaient fait 34 morts et 110 blessés, selon le ministère local de la Santé.