Les manifestants hongkongais s'en sont pris mardi, pour la deuxième journée consécutive, au réseau de transport de la mégapole, au lendemain d'une des journées les plus violentes en cinq mois de mobilisation prodémocratie.
La police antiémeute de Hong Kong a fait usage de gaz lacrymogène pour disperser des manifestants antigouvernementaux sur le campus d'une université, mardi 12 novembre, au lendemain d'une flambée de violence lors de laquelle la police a tiré à balles réelles contre des contestataires, blessant grièvement l'un d'eux.
Des protestataires radicaux, portant un masque sur le visage, ont dressé des barricades et bloqué des routes à l'université de Hong Kong et l'université chinoise de Hong Kong. À l'université polytechnique, des émeutes ont eu lieu alors que la police tentait d'interpeller une étudiante.
Des petits groupes de manifestants masqués ont aussi à nouveau bloqué des axes routiers, jeté des objets sur les voies ferrées et retenu des métros. La circulation des bus et des métros était sérieusement perturbée, pour la deuxième journée consécutive, dans de nombreux quartiers de la ville.
Dans le quartier de Central, qui abrite nombre de grandes entreprises étrangères et de boutiques de luxe, des milliers d'employés de bureau ont également organisé des rassemblements spontanés à l'heure du déjeuner. Ils scandaient : "Battez-vous pour la liberté, soutenez Hong Kong !" Des petits groupes de manifestants ont bloqué des rues et des artères de ce quartier, entraînant le déploiement de la police antiémeute pour la deuxième journée consécutive.
Une journée de lundi sous tension
Hong Kong a connu lundi une des journées les plus violentes et chaotiques en 24 semaines de mobilisation. La police a déclaré que plus de 260 personnes avaient été interpellées, portant le nombre d'arrestations à plus de 3 000 depuis que les manifestations ont basculé dans la violence en juin.
Les contestataires ont notamment réagi au tir à balle réelle reçu par un manifestant de 21 ans. Tout au long de la journée, des manifestants ont mis à sac des stations du métro, érigé des barricades à certains carrefours. Ils s'en sont également pris à des commerces accusés d'être favorables aux autorités pro-Pékin.
Condamnations de pays occidentaux
Cette journée de violences a incité les puissances occidentales à exhorter la cheffe de l'exécutif hongkongais, Carrie Lam, à trouver un compromis avec les manifestants. "Nous condamnons la violence de toutes les parties (...) et appelons toutes les parties – police et protestataires – à faire preuve de retenue", a déclaré un porte-parole du département d'État américain, qui a fait part de sa "grave préoccupation".
De son côté, le ministère britannique des Affaires étrangères a jugé "profondément troublantes" les violences survenues lundi. "Les manifestants devraient éviter la violence et la police ne pas répondre de façon disproportionnée", a déclaré le porte-parole de la diplomatie britannique.
Interrogée sur ces critiques, la diplomatie chinoise a rejeté les "arrière-pensées" de Londres et Washington et soutenu le policier qui a ouvert le feu.
Avec AFP et Reuters