
Près d'un électeur sur trois s'apprête à ne pas voter dimanche aux élections législatives en Espagne. Un manque d'enthousiasme qui pourrait profiter à la droite, et notamment au parti d'extrême droite Vox.
Ce nouveau retour aux urnes risque d'avoir raison de la motivation de nombreux Espagnols. Il faut dire que les électeurs sont invités à voter, dimanche 10 novembre, pour la quatrième fois en quatre ans. Et même si le chef du gouvernement socialiste sortant, Pedro Sanchez, est donné une nouvelle fois gagnant par les sondages, le grand vainqueur du scrutin pourrait bien être l'abstention.
De récents sondages indiquent que près de 35 % des électeurs pourraient ignorer l'échéance électorale, un chiffre à la hausse depuis les élections d'avril. Pire, cette nouvelle élection mettrait 90 % des Espagnols en colère, révèle un autre sondage publié par le quotidien El Pais.
Pour la première fois, Celia, électrice espagnole ne se rendra pas au bureau de vote. Aux élections du 28 avril, "j'ai voté avec enthousiasme, j'ai convaincu mes amis de voter. Mais je n'arrive pas à croire qu'ils me demandent de refaire la même chose cinq mois plus tard. Ce qui m'ennuie vraiment, c'est cette impasse politique en Espagne."
"Les électeurs de gauche ont plus tendance à rester chez eux"
L'enquête du journal El pais montre en outre que le niveau élevé de démobilisation concerne plus particulièrement les électeurs de Ciudadanos (centristes libéraux), suivis des votants du Parti socialiste (PSOE) et de ceux du Parti Populaire (droite conservatrice). Les plus motivés, en revanche, se situeraient parmi les électeurs de Podemos (gauche radicale) et de Vox, le parti d'extrême droite.
"Le vote des abstentionnistes pourrait avoir un gros impact sur certains sièges, dans les petits districts par exemple, estime José Maria Peredo, professeur de politique internationale à l'université de Madrid, dans un entretien accordé à France 24. Historiquement, lorsque les gens ne votaient pas, cela favorisait le parti populaire, en d'autres termes, les électeurs de gauche ont plus tendance à rester chez eux alors que les électeurs du centre et de droite restent fidèles à leurs partis."
À deux jours du scrutin, rien n'est joué. Un électeur sur trois reste indécis reste indécis sur le choix du bulletin à déposer dans l'urne.