Alex Chow, étudiant hongkongais de 22 ans est décédé vendredi. Il avait été retrouvé gisant inconscient le weekend dernier dans une flaque de sang à l'intérieur d'un parking après des affrontements entre la police et les manifestants.
Le mouvement de contestation a pris un nouveau tournant à Hong Kong. Un étudiant hongkongais tombé le weekend dernier d'un parking à étages lors d'affrontements entre la police et les manifestants est décédé vendredi 8 novembre. Les manifestants ont aussitôt appelé à des veillées funèbres à travers tout le territoire.
Ce décès pourrait aggraver les tensions dans l'ex-colonie britannique après cinq mois de mobilisation, avec des actions quasi-quotidiennes et de plus en plus violentes, pour dénoncer l'ingérence de Pékin et exiger des réformes démocratiques.
Le décès d'Alex Chow, un étudiant en informatique de 22 ans, a été officiellement constaté vendredi matin à 08 h 09 (00 h 09 GMT), a confirmé l'hôpital Queen Elizabeth.
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Des manifestants masqués défilent dans le quartier central des affaires de Hong Kong pour demander une enquête après le décès d'un étudiant. pic.twitter.com/QrIn1GvskH
Des circonstances confuses
L'étudiant avait été conduit inconscient à l'hôpital très tôt lundi matin à l'issue d'une nuit d'affrontements entre la police et les manifestants dans le quartier de Tseung Kwan O, à l'est de Hong Kong. Alex Chow avait été retrouvé gisant inconscient dans une flaque de sang à l'intérieur d'un parking à proximité duquel la police avait tiré des gaz lacrymogènes, répliquant à des manifestants qui lançaient des objets depuis le bâtiment. Les circonstances de la chute de l’étudiant, qui avait pris part au mouvement en faveur de la démocratie, ne sont pas claires et font l'objet de controverses.
Alex Chow étudiait à l'Université des sciences et technologies de Hong Kong où se tenait vendredi matin une cérémonie de remise de diplômes. Le directeur de l'université, Wei Shyy, a interrompu le déroulement des événements pour annoncer la mort du jeune homme et appeler à observer une minute de silence.
Quelques heures plus tard, différents forums en ligne coordonnant le mouvement de protestation sans véritable leader ont invité la population à venir avec des bougies participer vendredi soir à des veillées pour rendre hommage à l'étudiant.
Des camarades de classe ont veillé toute la semaine 24 heures sur 24 Alex Chow alors que les médecins mettaient tout en œuvre pour le sauver. Il aurait subi deux interventions chirurgicales afin de réduire un œdème au niveau de son cerveau, ont indiqué des sources à l'AFP.
Manifestation spontanée à Central actuellement pendant l’heure de dîner.#HongKong #HongKongProtests https://t.co/Hva5OMNpgN
???????????????? Nouvelles HongKong 香港法語新聞 (@nouvellesHK) November 8, 2019Multiplication des violences
Les manifestants affirment que la victime est tombée après être montée sur le parapet d'un des étages du parking afin d'échapper aux gaz lacrymogènes tirés par la police à l'intérieur du bâtiment.
De leur côté, les responsables policiers reconnaissent avoir fait usage de gaz lacrymogènes pour disperser les manifestants à proximité du parking mais affirment que lorsque M. Chow a été retrouvé, il y avait peu de gaz dans l'atmosphère.
Ils ont également rejeté les accusations selon lesquelles ils auraient gêné l'intervention des secours ou bloqué l'ambulance qui l'a transporté à l'hôpital.
Depuis une semaine, les actes violents se sont multipliés à travers le territoire. Samedi, les forces de l'ordre et les manifestants ont bataillé des heures durant, après que des milliers de personnes furent descendues dans la rue pour un défilé non autorisé. Le lendemain, une attaque au couteau avait fait cinq blessés, dont un responsable politique local militant pour plus de démocratie qui a eu l'oreille coupée.
Le mouvement ne s’essouffle pas
Après 22 week-ends de manifestations, la mobilisation ne semble pas marquer le pas et les rassemblements dégénèrent de plus en plus souvent en heurts violents avec les forces de l'ordre.
Hong Kong est une région semi-autonome dirigée sous le principe "Un pays, deux systèmes", et jouit à ce titre de libertés inconnues dans le reste de la Chine, et ce jusqu'en 2047.
Mais les militants pro-démocratie accusent Pékin de s'asseoir sur ses promesses en augmentant son emprise politique, notamment depuis l'arrivée au pouvoir du président Xi Jinping. Ils demandent notamment l'instauration d'un véritable suffrage universel et une enquête sur l'attitude de la police.
Avec AFP