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Luc Besson et ses cerfs : le procès débute en son absence

Le procès du cinéaste Luc Besson, accusé par agriculteurs et chasseurs de laisser proliférer des cerfs sur sa propriété ornaise, au détriment des champs voisins, a débuté lundi, en son absence, devant le tribunal d'instance d'Argentan, en Normandie.

La justice se prononcera le 26 décembre sur une plainte visant le cinéaste Luc Besson. Le réalisateur est accusé par agriculteurs et chasseurs de laisser proliférer des cerfs sur sa propriété ornaise, au détriment de champs voisins.

Le cinéaste n'a pas assisté au procès qui s'est déroulé lundi 4 novembre devant le tribunal d'instance d'Argentan, dans l’Orne, dont la décision est mise en délibéré. Mais sa mère et sa fille étaient présentes lors de l'audience.

Près de 130 000 euros réclamés

La Fédération des chasseurs de l'Orne, qui doit indemniser les agriculteurs pour les dégâts occasionnés par le gibier, réclame environ 130 000 euros à Luc Besson. Selon les chasseurs, il s'agit de la somme que la fédération a versée à des agriculteurs pour les dédommager de dégâts causés depuis 2014 par des cerfs venant de la propriété du cinéaste.

Luc Besson possède une propriété d'environ 160 hectares, dont la moitié de bois, à La-Trinité-des-Laitiers, à l'orée de la forêt de Saint-Évroult, à une cinquantaine de kilomètres au nord-est d'Alençon.

"Le débat ici, ce n'est pas chasser. C'est payer. Il ne chasse pas. [...] On est en démocratie. C'est son droit. Mais soit il respecte le plan de chasse, soit il assume financièrement", a plaidé Charles Lagier, l'avocat de la fédération.

"Luc Besson avait accepté un plan de chasse en 2017", déterminé par la fédération et qui prévoyait qu'il tue neuf cerfs, "mais cette année-là, les dégâts aux cultures ont augmenté. Alors, Luc Besson il fait quoi ? C'est à se tirer les cheveux", a de son côté expliqué Jean-Marc Descoubes, l'avocat du cinéaste. Le "lien entre les dégâts causés et Luc Besson n'est pas démontré", a martelé le conseil du réalisateur.

Le bois du cinéaste représente "1 % de la forêt de Saint-Evroult. Ça n'est pas un espace vital pour les cerfs", a aussi plaidé Me Descoubes.

Début 2016, le préfet de l'Orne avait ordonné des battues administratives sur la propriété de Luc Besson, pour faire fuir les cerfs s'y réfugiant. La préfecture avait justifié cette décision par des dégâts occasionnés sur les champs voisins et la menace que représentaient les animaux en surnombre dans la propriété du réalisateur pour la sécurité routière. La propriété du cinéaste fait partie d'un massif de 8 000 hectares où 300 cerfs ont été recensés, ce qui ne constitue pas une surpopulation sur l'ensemble de ce massif, avait alors indiqué la préfecture.

Avec AFP