Les manifestants pro-démocratie étaient de nouveau dans les rues de Hong Kong, cinq mois après le début du mouvement. Des heurts ont éclaté entre protestataires et policiers durant ce 22e week-end de contestation.
Des milliers de personnes sont descendues dans les rues de Hong-Kong, samedi 2 novembre, pour une nouvelle marche en faveur de la démocratie. Interdite par les autorités, la marche a rassemblé une foule de manifestants, vêtus de noir et dont beaucoup avaient le visage masqué.
Face à eux, la police de Hong Kong a utilisé gaz lacrymogène et canon à eau pour tenter de les disperser. Des affrontements sont rapidement intervenus avec la police anti-émeutes qui a multiplié les arrestations.
Avec des tirs soutenus de gaz lacrymogène et un canon à eau, les policiers ont pris en chasse des groupes de protestataires qui ont bloqué des rues, construit des barricades et vandalisé des commerces, faisant notamment voler en éclats les vitres du bureau de l'agence de presse étatique chinoise Chine nouvelle.
Vendredi, la Chine avait lancé un nouvel avertissement, prévenant qu'elle ne tolérerait "aucune activité" de nature à diviser le pays ou menacer la sécurité nationale. Pékin veut "renforcer la conscience nationale et le patriotisme" à Hong Kong "par l'éducation à l'histoire et à la culture chinoises".
"Le gouvernement et la police ont ignoré et réprimé les demandes du peuple donc nous devons continuer le mouvement pour leur montrer que nous voulons toujours ce que nous réclamons", a expliqué à l'AFP un manifestant de 18 ans, Gordon Tsoi, dépourvu de masque.
"Le gouvernement [de Hong Kong] est intégralement contrôlé par le gouvernement central à présent, donc nous devons sortir pour protéger les libertés que nous méritons", a ajouté un autre manifestant, âgé de 17 ans et qui a souhaité conserver l'anonymat.
Ingérence de Pékin
Pour ce 22e week-end d'affilée de mobilisation, la police avait autorisé un rassemblement en soirée mais rejeté une demande de marche durant l'après-midi en invoquant des craintes sécuritaires. Comme à plusieurs reprises auparavant, les manifestants ont ignoré l'interdiction.
Ex-colonie britannique rendue à la Chine en 1997, Hong Kong jouit de libertés inconnues en Chine continentale aux termes de sa Loi fondamentale (Constitution régionale), comme la liberté d'expression et de manifestation et une justice indépendante.
Mais Hong Kong connaît depuis début juin des manifestations quasi quotidiennes, et de plus en plus violentes, pour dénoncer l'ingérence jugée grandissante de Pékin et exiger des réformes démocratiques.
Avec AFP