
Dans la presse ce mardi 29 octobre, ce vent de rébellion qui souffle sur de nombreux pays. Au Chili, le remaniement ministériel de Sebastian Pinera n'aura pas suffit à calmer la rue ; en Irak, la clameur grandit encore avec cette jeunesse désormais mobilisée en masse alors que l'heure est aussi à la révolution au parlement de Bagdad qui vote l'"abolition des privilèges". En France, l'ultimatum du gouvernement à EDF après le rapport sur un fiasco industriel français.
"Hong Kong, Chili, Irak … la rébellion". Depuis plusieurs semaines, les mêmes slogans et le même dégagisme résonnent d'une capitale à l'autre dans 15 pays. Libération tente de trouver le point commun à toutes ces révoltes, où l'étincelle est tantôt économique ou politique.
Au Chili, coup de projecteur sur le nouveau gouvernement de crise de Sebastian Pinera. Le quotidien Ultimas Noticias propose des fiches techniques sur les huit nouveaux arrivants, pour un exécutif qui reste assez libéral. Un remaniement insuffisant qui n'a pas convaincu les Chiliens. "No Basto", titre le gratuit Publimetro, qui rapporte ces violents incidents du Nord au Sud en passant par le centre du pays.
En Irak non plus, la contestation ne faiblit pas. Ces dernières heures, la jeunesse irakienne a rejoint en masse le mouvement dans plusieurs villes d'Irak, notamment à Bagdad en dépit du couvre-feu. Les quotidiens irakiens Almada et Azzaman publient les photos de la contestation étudiante. Une jeunesse qui représente 60 % de la population irakienne et qui souffre du chômage. Le journal Asabah met à l'honneur le Parlement irakien, qui a orchestré une véritable "révolution". Les députés ont voté la fin des privilèges de la présidence du pays, de celle du Parlement et de l'exécutif. Un comité chargé de modifier la Constitution a aussi été mis sur pied afin de faire des recommandations d'ici quatre mois.
En France, un rapport d'audit sur l'EPR de Flamanville a été remis au gouvernement. Ce document accable la filière nucléaire française, analyse Le Figaro. Lancé en 2006, le chantier devait coûter 3 milliards d'euros et durer quatre ans – le démarrage du réacteur est désormais prévu en 2022 et le coût du projet a été réévalué à plus de 12 milliards d'euros. La Croix dresse "l'autopsie d'un fiasco", tandis que Le Parisien titre sur un "ultimatum". Le gouvernement exige d'EDF un "plan d'action" d'ici un mois pour redresser la filière nucléaire.