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Les Springboks, affronte ce samedi les Anglais en finale et espèrent décrocher un troisième titre mondial pour offrir joie et espoir au peuple sud-africain qui, de l’avis du sélectionneur national, a besoin "de bonnes nouvelles".
"La finale de 2007 contre l'Angleterre ? Je l'ai regardée dans un bar car nous n'avions pas la télévision à la maison. Je n'avais jamais vu les gens se rassembler à travers le sport." En confiant ce souvenir après la demi-finale gagnée face aux Gallois (19-16), le capitaine sud-africain Siya Kolisi n’a pas caché son envie de voir de nouveau la population se souder autour de l’équipe nationale.
Il possède logiquement moins de souvenirs du titre de 1995 car il n’était alors âgé que de 4 ans. Mais il connaît la portée de cette victoire pour l'Afrique du Sud, organisatrice de la compétition cette année-là. Son pays sortait alors tout juste de l’apartheid et avait besoin de ce symbole fort pour renforcer le sentiment d’unité nationale. Et l’image de son prédécesseur François Pienaar en train de recevoir la coupe Webb Ellis des mains de Nelson Mandela, vêtu d’un maillot des Springboks, reste, à ce jour, l’une des plus fortes de l’histoire du rugby.
On this day in 1995...
Nelson Mandela presented South Africa captain Francois Pienaar with the World Cup trophy after a 15-12 victory over New Zealand ???? pic.twitter.com/yxeI3sNEl1
Vingt-quatre ans plus tard, le contexte a énormément changé et l’équipe également, beaucoup plus de joueurs noirs portant désormais le maillot des Springboks. Mais le pays connaît une situation économique et sociale délicate, marquée notamment par un taux de chômage record de 29 %. Et la population a aussi dû faire face ces derniers jours à d’importants problèmes d’approvisionnement électrique, qui ont contraint le gouvernement à procéder à de fréquentes coupures de courant.
Un vecteur d’espoir
"Nous sommes un pays qui a besoin de bonnes nouvelles. Notre pays se débat avec des difficultés politiques et financières. Les Springboks donnent de l’espoir et nous allons nous battre encore plus fort pour en donner le plus possible", confiait le sélectionneur sud-africain Rassie Erasmus avant la demi-finale disputée au Japon.
????"We are a country that needs some good news"@Springboks head coach Rassie Erasmus says a South Africa win in the semi-finals would have positive effects reaching further than just rugby. #RWC2019 #WALvRSA pic.twitter.com/P1i1GsJBWf
Rugby World Cup (@rugbyworldcup) October 25, 2019Cet objectif anime également le troisième ligne François Louw. "Nous espérons que les Sud-Africains soient fiers de nos performances et que cela suscite de l’espoir. Beaucoup de gens passent par des moments difficiles et si nous réussissons tous ensemble à réaliser de grandes performances, cela peut donner un peu d’espoir", a confié le joueur dans une interview.
La question de l’unité joue bien sûr un rôle déterminant au sein de cette équipe qui ne comprenait qu’un seul joueur de couleur sur 28 en 1995, six (sur 32) en 2007 et 13 (sur 33) aujourd'hui. Les Springboks veulent prouver qu’une équipe nationale plus représentative de la population peut obtenir les mêmes performances. "Nous avons beaucoup de races dans notre pays et 11 langages différents", a récemment rappelé Siya Kolisi, devenu le premier capitaine noir des Springboks. "C’est l’un des points positifs de notre nation. Je pense que c’est vraiment merveilleux, c’est pour cela qu’on nous appelle la nation arc-en-ciel." Et le capitaine d’ajouter : "Cela montre que lorsque l’on décide de travailler ensemble pour obtenir un objectif en tant qu’équipe ou en tant que pays, on peut y arriver et atteindre nos buts ou réaliser nos rêves."