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Camion charnier : des familles vietnamiennes craignent que leurs enfants fassent partie des victimes

Des familles vietnamiennes ont fait part, samedi, de leurs craintes que leurs enfants, porteurs de faux passeports chinois, soient parmi les 39 victimes retrouvées à bord d'un camion frigorifique près de Londres.

Plusieurs familles vietnamiennes ont fait part, samedi   26   octobre, de leurs craintes concernant l'identité des 39 victimes retrouvées à bord d’un camion frigorifique, mercredi   23   octobre, près de Londres. Leurs enfants pourraient, selon eux, en faire partie.

La police britannique avait dans un premier temps annoncé que les 39   victimes – parmi lesquelles 31   hommes et 8   femmes – étaient chinoises. Des doutes étaient cependant apparus, et une porte-parole avait souligné vendredi que la situation était susceptible d’évoluer tant que le processus d’identification n’était pas achevé.

Dans le centre du Vietnam, au moins deux familles ont fait part de leur crainte que leurs enfants, porteurs de faux passeports chinois, aient péri dans le camion.

Père d’un jeune Vietnamien de 20   ans, Nguyen Dinh Gia a révélé samedi à l'AFP avoir reçu, il y a quelques jours, un appel glaçant lui annonçant que son fils était mort en tentant de rejoindre le Royaume-Uni. En ligne, un interlocuteur inconnu s’exprimant en vietnamien lui a dit  : "J’implore votre pardon, quelque chose d’inattendu s’est produit."

"Je me suis écroulé en entendant ça", a déclaré Nguyen Dinh Gia. "Il semble que mon fils était dans ce camion. Ils sont tous morts."

Selon lui, son fils lui avait fait part il y a deux semaines de son projet de rejoindre la Grande-Bretagne depuis la France, où il vivait illégalement depuis   2018.

"En train de mourir"

La mère de Pham Thi Tra, 26   ans, craint également que sa fille ne soit parmi les victimes. Cette dernière avait envoyé un   SMS à sa mère expliquant qu’elle ne pouvait "plus respirer", qu’elle était "en train de mourir", a raconté son frère à l’AFP.

Les deux familles, dont la deuxième vit dans une simple cabane recouverte d’une tôle ondulée, sont originaires de la même région de Ha   Tinh, une partie très pauvre du Vietnam d'où partent nombre de migrants.

Bien souvent, ceux-ci cherchent à rejoindre la Grande-Bretagne pour travailler dans des bars à ongles ou des fermes illégales de culture de cannabis, dans l'espoir de gagner de l'argent rapidement.

Nombre d’entre eux passent par la Russie ou par la Chine avec de faux papiers, et ce périple peut leur coûter jusqu'à l'équivalent de 36   000   euros, une fortune au Vietnam où le revenu moyen ne dépasse pas 2   000   euros par an, selon la Banque mondiale.

Accélérer le processus d’identification

Selon la   BBC, depuis la découverte du camion, l’association de Vietnamiens vivant en Grande-Bretagne VietHome a reçu des photos d'une vingtaine de Vietnamiens disparus. Dès mercredi, l'association dit avoir reçu des messages les informant de la disparition de personnes âgées de   15 à 45   ans.

Le ministère des Affaires étrangères vietnamien a indiqué samedi que son ambassade à Londres travaillait à "accélérer le processus d'identification des victimes".

Les 39 corps ont été retrouvés dans la nuit de mardi à mercredi dans une zone industrielle de Grays, à une trentaine de kilomètres à l'est de Londres.

Le chauffeur du camion, un Nord-Irlandais âgé de 25   ans, a été inculpé samedi pour homicides involontaires et trafic d'êtres humains, selon la police.

Les trois autres personnes arrêtées vendredi sont, elles, toujours en garde à vue.

Avec AFP