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Incendie de Lubrizol à Rouen : "aucune menace pour la santé", selon le PDG

Le PDG du groupe Lubrizol s'est exprimé mardi devant des députés et sénateurs, s'engageant à mener à bien les indemnisations, et assurant que les produits consumés lors de l'incendie ne présentaient "aucune menace pour la santé"

Les produits consumés lors de l’incendie de l’usine Lubrizol à Rouen, il y a près d’un mois, ne présentaient "aucune menace pour la santé", a assuré, mardi 22 octobre, le PDG du groupe américain Eric Schnur. Celui-ci s’est également engagé à mener à bien les indemnisations.

Entendu pendant près de deux heures par la mission d'information de l'Assemblée nationale, puis dans l'après-midi par la commission d'enquête du Sénat, le patron s’est voulu rassurant sur les effets sur la santé de l’incendie, affirmant aux sénateurs que les produits qui ont brûlé ne présentaient "aucun autre risque sur la santé que l’irritation causée par la fumée".

Devant les députés, le PDG a affirmé comprendre "que des préoccupations persistent".

Soutien à court et moyen terme

Longuement interrogé sur les mesures d'indemnisations à la suite de l'incendie, Eric Schnur s'est engagé à "un soutien à court terme et à moyen terme" pour les agriculteurs touchés. Le groupe Lubrizol est disposé à financer des indemnisations et veut se comporter en "bon voisin", a-t-il assuré, sans pour autant livrer de chiffres.

Selon le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, le préjudice était estimé "entre 40 et 50 millions" d'euros pour les agriculteurs.

Le PDG de Lubrizol a également évoqué des aides pour les commerces pénalisés par l'incendie, et pour le soutien de l'activité touristique de Rouen et de la Normandie.

"J'ai engagé des millions d'euros et je le ferai encore plus si c'est nécessaire, nous voulons travailler avec les autorités locales", a-t-il affirmé.

Celui-ci a indiqué vouloir rencontrer de nouveau la ministre de la Transition écologique Elisabeth Borne pour évoquer ces questions, mais aussi qu'il allait de nouveau se rendre à Rouen cette semaine.

S'agissant des salariés de l’usine, "leurs salaires sont versés intégralement", a encore déclaré Eric Schnur, indiquant avoir rencontré certains d'entre eux lors de sa visite début octobre.

Ses déclarations ont toutefois eu du mal à convaincre totalement ses interlocuteurs, notamment au Sénat.

"Doutes sur la réalité des informations"

Le président de la commission d'enquête sénatoriale, Hervé Maurey, a relevé les "bonnes intentions" du PDG, mais il a regretté qu’il n'ait pas été "aujourd'hui en mesure d'apporter tous les éléments de réponse" sur les indemnisations.

Hervé Maurey a également exprimé "quelques doutes sur la réalité des informations relatives à la non dangerosité des fûts" qui ont brûlé.

Le PDG de Lubrizol a de nouveau affirmé que l'incendie s'était déclaré en dehors de l'usine, tout en précisant attendre "d’en connaître exactement la source et la cause".

Eric Schnur, qui a annoncé que le groupe n'allait "pas remplacer les entrepôts qui ont été détruits" lors de l'incendie du 26 septembre, a toutefois précisé que le site serait nettoyé, afin de "rassurer la population".

"Notre décision de ne pas reconstruire les installations comme auparavant, c'est simplement que nous voulons continuer d'exploiter les installations qui n'ont pas été touchées par l'incendie", a-t-il ajouté.

Le préfet de Normandie a annoncé que le traitement de fûts endommagés contenant potentiellement un produit dangereux sur le site de Rouen commencera "en principe" mercredi, et non mardi.

La commission sénatoriale a prévu de se rendre jeudi à Rouen pour visiter le site de Lubrizol et rencontrer les parties prenantes.

De son côté, l'Assemblée nationale doit entendre mercredi une série de responsables locaux, dont le directeur régional de l'Environnement, la directrice de l'Agence régionale de santé, le directeur des services départementaux d'incendie et des élus dont le maire de Rouen Yvon Robert.

Le 26 septembre dernier, quelque 5 253 tonnes de produits chimiques ont brûlé dans l'usine Lubrizol, ainsi que 4 250 tonnes de produits dans des entrepôts de l'entreprise voisine Normandie Logistique, également touchée (dont 1 691 tonnes venant aussi de Lubrizol).

Avec AFP