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Au Chili, le président Pinera recule face aux manifestants

Le président chilien Sebastian Pinera a annoncé samedi soir qu'il gelait la hausse du prix du titre de transport, à l'origine de la mobilisation. Deux personnes sont mortes dans la nuit de samedi à dimanche dans l'incendie d'un supermarché saccagé.

Il a fini par céder. Le président du Chili, Sebastian Pinera , a déclaré samedi 19 octobre qu'il allait annuler la hausse du prix du titre de transport qui a provoqué, dès son annonce le 6 octobre, un vaste mouvement de contestation dans le pays.

Dans une allocution télévisée, le président de centre-droit a dit avoir écouté "avec humilité" la "voix de mes compatriotes" et la grogne à l'égard du coût élevé de la vie. Il a annoncé la mise en place d'un groupe de travail chargé de répondre aux inquiétudes des manifestants.

De son côté, l'armée chilienne a décrété l'imposition d'un couvre-feu à Santiago, la capitale, à partir de 22 h samedi jusqu'à 7 h dimanche matin.

Deux morts dans l'incendie d'un supermarché

Mais cela n'a pas empêché les émeutes. Dans la nuit, deux personnes sont mortes dans l'incendie d'un supermarché qui a été saccagé à Santiago, ont annoncé les autorités de la capitale chilienne. Une troisième personne se trouvait dans un état grave, dimanche.

"Dans un supermarché de la commune de San Bernardo, il y a eu un pillage et un incendie, au cours duquel deux femmes sont mortes et une troisième personne a été brûlée à 75%", a déclaré le ministre de l'Intérieur et de la Sécurité, Andrés Chadwick.

Un peu plus tôt, samedi, des heurts entre contestataires et forces de l'ordre avaient eu lieu, sur fond d'actes de vandalisme, de pillage et d'incendies en différents points de la capitale, alors que, par ailleurs, des milliers de personnes ont défilé dans les rues de Santiago et se sont rassemblées sur des places publiques.

Des incidents ont aussi émaillé la journée dans la ville portuaire de Valparaiso, où siège le Congrès, et à Concepcion, dans le sud du pays.

La décision de déployer l'armée à Santiago, où l'état d'urgence avait été déclaré samedi matin, a provoqué un vif émoi dans un pays toujours marqué par la dictature militaire d'Augusto Pinochet, entre 1973 et 1990.

Avec Reuters