Lundi, Juan Martin Del Potro est devenu le premier Sud-Américain à remporter l’US Open depuis 1977 et le triomphe de Guillermo Vilas. Une victoire historique qui met fin à la série de cinq succès consécutifs de Roger Federer à New-York.
En s’imposant lundi en finale de l’US Open, le jeune prodige argentin Juan Martin Del Potro a mis fin au règne de Roger Federer sur les courts new-yorkais. Le numéro un mondial, invaincu depuis 2004, restait sur une série de 40 victoires consécutives à Flushing Meadows.
Cette première victoire de l’Argentin en Grand Chelem est venue concrétiser son ascension fulgurante depuis 2008. Celui que l’on surnomme non sans ironie "le nain" - il mesure 1,98 m - a conclu en apothéose deux semaines éblouissantes.
Dimanche, en demi-finale, son puissant coup droit avait déjà eu raison de l’Espagnol Rafael Nadal, balayé en trois petits sets (6-2, 6-2, 6-2). En finale, face à un adversaire qu’il n’avait jamais battu en six rencontres, Del Potro n’a pas fait de complexes. Passé tout près de la correctionnelle au quatrième set - Federer était à deux points du match - Del Potro a su s’appuyer sur son service pour remporter les points importants.
Le souvenir de Vilas
Cette première victoire en Grand Chelem n’a rien d’un épiphénomène. C’est au contraire l’ultime consécration d’une saison de haute volée réalisée par l’Argentin en 2009. Plus tôt dans la saison, "Del Po" a remporté deux autres titres, à Auckland et Washington. Un tableau de chasse garni, auréolé d’un quart en Australie et d’une demi-finale à Roland-Garros, qui l’a propulsé au sixième rang mondial.
Un classement qu’il pourrait améliorer dès lundi, une fois les résultats de la semaine comptabilisés par l’ATP. Mais l’ambition du prodige sud-américain est toute autre. "Cette semaine, j'ai fait deux rêves […]. Le premier, c'était de gagner l'US Open et le second d'être comme Roger. Le premier rêve est accompli, mais je dois encore drôlement m'améliorer pour être comme toi", confiait-il lors de la cérémonie de remise des trophées.
En remportant l’US Open, Juan Martin Del Potro n’a pas seulement mis fin à la série de 40 victoires de Roger Federer. Il est également devenu le premier Sud-Américain à s’imposer à Flushing Meadows depuis 1977 et le triomphe de Guillermo Vilas.
Jeune, talentueux et humble
Son illustre prédécesseur avait remporté quatre tournois du Grand Chelem au cours de sa carrière, dont le premier à 25 ans. Del Potro a cinq ans d’avance. Mais le jeune phénomène ne veut en aucun cas brûler les étapes : "Je ne pense pas encore à ça, je veux juste profiter de l'instant. Je suis déjà content d'être entré dans l'histoire de ce tournoi."
Jeune, talentueux, mais surtout pétri d’humilité, "le nain" avoue malgré tout à demi-mot qu’il ne compte pas en rester là : "Il y aura d'autres épreuves du Grand Chelem et si j'en ai gagné une en battant Nadal et Federer, j'aurai peut-être d'autres occasions de le refaire. Mais ce sera difficile, j'étais si prêt de perdre celle-là..."
Reste qu’après avoir décroché l’un des quatre titres majeurs du tennis à seulement 20 ans, Del Potro ne peut plus se cacher. Il n’est plus un outsider mais bel et bien un favori et devra aborder la saison prochaine avec ce nouveau statut. Après tout, Roger Federer, au même âge, n’avait encore apposé son nom sur aucun de ces prestigieux trophées.