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Washington et la Turquie annoncent un cessez-le-feu temporaire dans le nord-est syrien

Ankara va suspendre son offensive en Syrie pendant cinq jours pour que les forces kurdes se retirent de la zone. Le cessez-le-feu provisoire a été annoncé par le vice-président américain et la Turquie. Les Kurdes sont prêts à le respecter.

"C'est un grand jour". Sur Twitter, Donald Trump s'est félicité de l'accord trouvé jeudi 17 octobre entre son vice-président Mike Pence et la Turquie, qui prévoit un cessez-le-feu de 120 heures dans le nord-est syrien pour permettre un retrait des forces kurdes.

This is a great day for civilization. I am proud of the United States for sticking by me in following a necessary, but somewhat unconventional, path. People have been trying to make this “Deal” for many years. Millions of lives will be saved. Congratulations to ALL!

  Donald J. Trump (@realDonaldTrump) October 17, 2019

Lors d'une conférence de presse après un entretien de quatre heures avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, Mike Pence a précisé que l'armée turque allait suspendre ses opérations le temps du retrait des forces kurdes dans la région. Les États-Unis ont déjà commencé à sécuriser le retrait, a-t-il précisé.

Les forces kurdes en Syrie sont prêtes "à respecter le cessez-le-feu", a annoncé pour sa part le chef des Forces démocratiques syriennes (FDS) Mazloum Abdi, lors d'une intervention téléphonique sur la chaîne de télévision kurde "Ronahi".

Les Turcs ont promis aux Américains que cette "zone de sécurité" serait temporaire et ne provoquerait pas de déplacements massifs de populations, a déclaré jeudi soir le représentant spécial américain pour la Syrie, James Jeffrey.

L'offensive turque s'arrêtera quand le retrait sera terminé

Les forces kurdes devront se retirer d'un secteur d'une profondeur de 32 km censé se transformer à terme en "zone de sécurité". L'offensive turque "s'arrêtera complètement lorsque ce retrait aura été terminé", a ajouté Mike Pence. L'accord prévoit également que la Turquie s'abstienne de toute opération militaire dans la ville syrienne de Kobané.

Le chef de la diplomatie turque Mevlut Cavusoglu a confirmé la suspension des opérations militaires dans le cadre de l'opération Source de Paix, lancée le 9 octobre. "Nous suspendons l'opération, nous ne l'arrêtons pas", a-t-il déclaré à la presse. "Nous pourrons arrêter l'opération seulement lorsque (les forces kurdes) se seront retirées complètement de la région", a-t-il ajouté.

Le président américain Donald Trump a remercié sur Twitter le président Erdogan, estimant que cet accord allait "sauver des millions de vies".

Les dirigeants de l'Union européenne ont pris note jeudi soir de la suspension de l'opération et ont appelé une nouvelle fois Ankara à l'abandonner et à retirer ses troupes.

Levée des sanctions

Les Occidentaux soutiennent les YPG pour leur rôle crucial dans la lutte contre les jihadistes de l'organisation de l'État islamique (EI), mais Ankara les qualifie de "terroristes" en raison de leurs liens avec le Parti des Travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène une guérilla sanglante en Turquie depuis 1984.

Donald Trump avait paru donner son feu vert à l'offensive mais face au tollé dans les pays occidentaux et au sein de son camp, le président américain a exhorté Ankara à y mettre fin et a autorisé des sanctions contre la Turquie. Mike Pence a annoncé que ces sanctions seraient levées lorsque la Turquie aura mis fin à l'offensive conformément à l'accord conclu jeudi.

Avec AFP et Reuters