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"Trump et la Syrie : les Kurdes sacrifiés ?"

À la une de la presse, ce mardi 8 octobre, la confusion autour de l'annonce du retrait des troupes américaines du nord de la Syrie, un projet qui provoque un tollé général, la journée de mobilisation des agriculteurs en France, la campagne de désobéissance civile de l'ONG écologiste Extinction Rebellion, et le fléau des perruches madrilènes.

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À la une de la presse, ce mardi matin, la confusion autour de l'annonce du retrait des troupes américaines du nord de la Syrie.

The National affirme que le président Trump a donné son feu vert, dimanche, à une offensive de la Turquie contre les forces kurdes. Une décision présentée par le quotidien émirati comme "un changement de cap majeur de la politique américaine" liée à l'attitude des Européens envers les combattants de l'organisation État islamique capturés – Donald Trump cherchant à contraindre ses alliés à s'occuper directement eux-mêmes de ces prisonniers, selon le journal. Ça, c'était dimanche. Depuis, les choses semblent avoir changé, le président américain maniant, comme à son habitude, le chaud et le froid. A-t-il finalement rétropédalé ? D'après le journal saoudien Arab News, Donald Trump a ensuite assuré qu'il n'était pas question de laisser les mains libres aux Turcs en Syrie. "Si la Turquie fait quoi que ce soit dont j'estime, dans ma grande et inégalable sagesse, je le cite, que cela dépasse les bornes. Je détruirai et anéantirai complètement l'économie de la Turquie", a-t-il tempêté lundi soir sur Twitter.

Le quotidien turc Daily Sabah, pour sa part, prévient les Européens que la Turquie est "au bout de ses ressources" et qu'elle n'est plus en mesure d'accueillir un nouveau flot de réfugiés. Cet argument est destiné à soutenir la création d'une zone-tampon dans le nord de la Syrie, et le retrait américain – dont les détracteurs sont la cible du quotidien turc, qui les accuse de chercher à "saboter toutes les avancées positives que Donald Trump cherche à mettre en œuvre". Hélas pour Ankara, ces opposants sont nombreux aux États-Unis, où l'idée d'un départ des troupes américaines fait l'unanimité contre elle. "La décision de Trump (de retirer les soldats américains de Syrie) reflète sa stupéfiante ignorance de la situation", cingle The Washington Post, tandis que The New York Times fait mine de se demander si le président "sait lui-même en quoi consiste sa stratégie en Syrie". Le journal s'alarme des incohérences trumpiennes, et s'interroge : "Quel allié va désormais considérer les États-Unis comme un partenaire loyal – et quel ennemi les tiendra-t-ils pour un adversaire déterminé ?" "Avec des amis comme les États-Unis", les Kurdes n'ont pas besoin d'ennemi, s'indigne The Wall Street Journal, en résumant la situation : "Les Kurdes ont aidé à vaincre le groupe État islamique. Et Trump les abandonne à Erdogan".

Cette indignation est partagée dans le reste du monde. "L'énorme erreur de Trump provoque un vaste tollé" et de "vives réactions", d'après L'Orient-Le Jour. Le journal libanais cite la mise en garde de l'ONU, qui dit se "préparer au pire" et redouter une nouvelle "crise humanitaire". Les Kurdes sont-ils sur le point d'être sacrifiés ? En France, Libération dénonce la "trahison" américaine, et le "cynisme" de Donald Trump, dont la possible "désertion", "mollement désapprouvée" par ses alliés, notamment européens, "resterait comme une tache sur l'honneur des démocraties". "Trahison", martèle L'Humanité, qui parle d'un "coup de poignard" dans le dos des Kurdes qui risque aussi d'ouvrir aussi la voie à "un regain de combativité" du groupe État islamique, dont la possible renaissance inquiète également Le Figaro. À l'unisson de la presse française, le journal critique "la retraite en rase campagne de Trump au Moyen-Orient", "ce vaste champ de bataille aux allures de fiasco général", "où se dressent en vainqueurs la Russie de Poutine, Téhéran et ses milices, et la Turquie en guerre contre les Kurdes".

En France, la presse évoque aussi la journée de mobilisation, ce mardi, des agriculteurs, qui veulent faire entendre leur "détresse" à tout le pays. La Dépêche du Midi annonce un "jour de colère" pour dénoncer "l'agribashing, le dénigrement systématique des agriculteurs, les accords commerciaux tels que le Ceta, et les distorsions de concurrence", accusées de détruire à petit feu l'agriculture française. D'après La Croix, le monde agricole cherche à "renouer le contact avec les citoyens", à un moment où il se trouve confronté aux critiques et aux actions violentes.

Ils prônent, eux, la non-violence. Les militants de l'ONG écologiste Extinction Rebellion ont lancé lundi 15 jours de désobéissance civile à travers la planète. Ces militants, qui entendent dénoncer l'inaction des gouvernements face au dérèglement climatique, se sont notamment mobilisés à Londres, là où est né le mouvement. Leur face à face avec les forces de l'ordre fait la une de The Independent. La police londonienne a ensuite évacué des dizaines de militants bloquant plusieurs sites de la capitale et procédé à plus de 270 arrestations, selon The Daily Telegraph.

Les écologistes, et les amis des oiseaux, auxquels je recommande de jeter un cil à El Pais. D'après le quotidien espagnol, la ville de Madrid a annoncé un plan pour éliminer la plupart des quelque 12 000 perruches qui peuplent les arbres de la capitale. Cette espèce invasive serait un vrai fléau, notamment à cause de ses nids, dont les plus lourds peuvent peser jusqu'à 200 kilos. Ce qui peut être effectivement assez dangereux en cas de chute sur la tête…

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