Franchise star de la NBA en Chine, les Houston Rockets sont dans la tourmente suite à un tweet de leur manager soutenant le mouvement pro-démocratie à Hong Kong. Le message a suscité l'ire de nombreux acteurs de la politique et du sport chinois.
C'est une polémique dont les Houston Rockets se seraient bien passés. La franchise NBA, qui compte de nombreux fans en Chine, a tenté, dimanche 7 octobre, de se distancer du tweet de son manager Daryl Morey apportant son soutien au mouvement de protestation pro-démocratie à Hong Kong.
L'entraîneur Mike D'Antoni a répondu qu'il ne se sentait "pas très à l'aise" de commenter le tweet de son manager, posté vendredi et ensuite retiré, qui comprenait une image avec le message "Lutter pour la liberté. Soutien à Hong Kong."
"Nous sommes ici pour nous concentrer sur nos matches au Japon, faire de belles rencontres et profiter de la culture", a poursuivi l'entraîneur, qui prépare deux exhibitions contre les champions NBA, les Toronto Raptors, à Saitama.
Même son de cloche du côté de la star de la franchise James Harden, qui a fait amende honorable dans la foulée, devant la presse. "Nous nous excusons. Nous aimons la Chine. Nous aimons jouer là-bas", a-t-il déclaré.
Les organisateurs du championnat de Chine de basket-ball (CBA) ont réagi vivement, affirmant "suspendre les échanges et la coopération avec le club" sur les réseaux sociaux. Plusieurs sponsors étudient également la possibilité de mettre un terme à leur contrat avec le club.
Morey, repenti mais pas menacé
Vendredi, le propriétaire des Houston Rockets Tilman Fertitta s'était déjà distancié sur Twitter : "@dmorey ne parle PAS au nom des @HoustonRockets (...) nous ne sommes PAS une organisation politique", tout en affirmant ensuite sur ESPN ne pas vouloir se séparer de son manager. "J'ai le meilleur manager général de la ligue", a-t-il souligné.
Un manager général qui a d'ailleurs lui aussi rétropédalé, une nouvelle fois sur Twitter : "Je n'avais pas l'intention d'offenser les fans des Rockets ni mes amis en Chine avec mon tweet, a écrit le dirigeant. J'ai simplement exprimé une pensée, basée sur une interprétation d'une situation compliquée. J'ai eu beaucoup d'occasions depuis ce tweet d'entendre d'autres points de vue."
Les Rockets jouissent d'une forte popularité en Chine depuis la draft en 2002 du pivot chinois Yao Ming, qui est resté jusqu'à la fin de sa carrière en 2011 à Houston.
Région semi-autonome située au sud de la Chine, Hong Kong traverse depuis quatre mois sa pire crise politique, avec des manifestations quasi-quotidiennes pour dénoncer le recul des libertés ainsi que la mainmise grandissante du gouvernement chinois sur sa gestion.
Avec AFP