
À la une de la presse, lundi 7 octobre, les législatives de dimanche en Tunisie. Les islamistes d’Ennahda et les populistes de Qalb Tounes sont donnés en tête par les sondages. La poursuite de la répression des manifestants en Irak. Le ministre de l’Intérieur français de nouveau au centre d’une polémique. Le débat, toujours en France, sur l’immigration. Et nos amis les rats.
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À la une de la presse, lundi 7 octobre, les législatives qui ont eu lieu dimanche en Tunisie. Le parti islamiste Ennahda et Qalb Tounes, le parti de Nabil Karoui, incarcéré depuis le mois d’août, revendiquent tous deux la victoire.
D’après La Presse, les sondages à la sortie des urnes donnent les deux partis "au coude à coude", avec un avantage pour Ennahda. Les résultats officiels sont attendus au plut tôt mercredi, mais le quotidien tunisien a déjà tiré son propre enseignement du scrutin : le fait que ces législatives se soient déroulées "dans l’indifférence générale", avec près de 60 % d’abstention, constitue selon lui "un message de rejet, un signal de rupture", envers un "système" qui aurait fait "la preuve de sa faillite", depuis son arrivée au pouvoir en 2011. "Les destinées [de la Tunisie] seront commandées par des mains islamistes et populistes", regrette déjà Business News, très remonté contre les principaux partis dits progressistes, en chute libre à l’issue de ces élections : "Les gens ont voté pour les seules personnes qui sont allées les voir, qui ont au moins fait semblant de s’intéresser à leurs problèmes". "lls ont choisi ceux qui se sont déplacés dans leurs tristes bourgades ou leurs mornes cafés au lieu de ceux qui leur donnaient des leçons depuis les plateaux télé". Le site tunisien fustige "l’incompétence et la compromission" de "la pseudo-famille démocrate", invitée à tirer "les vraies leçons de ce cuisant échec" et à "changer de métier".
En Irak, la contestation contre la corruption et le chômage se poursuit, malgré la répression, qui a fait plus de 10 morts depuis une semaine. Selon Arab News, 8 personnes ont été tuées et 25 blessées au cours de la seule journée de dimanche, des violences qui font plonger le pays dans "le chaos", selon le quotidien saoudien. L’envoyée spéciale du quotidien français La Croix évoque "des scènes de carnage et de révolution" dans la capitale, Bagdad, où l’argent est devenu quasiment impossible à retirer, où les prix des denrées alimentaires enflent et où des arrestations et des raids nocturnes ciblent les activistes et les journalistes. La ville, alerte le journal, "sombre sous une chape de plomb" : "chaque jour le décompte des victimes, morts et blessés, se faufile comme une traînée de poudre, et un nouveau degré de violence est atteint". Pour tenter de sortir de la crise, le Premier ministre Adel Abdel-Mehdi a présenté hier un plan en 17 points, qui prévoit, entre autres, une augmentation de l’aide au logement pour les plus pauvres, des allocations chômage, des formations et d’autres initiatives destinées aux jeunes, selon le journal libanais L’Orient-Le Jour, qui estime que le gouvernement "tente d’amadouer les contestataires".
En France, la polémique continue d’enfler depuis la tuerie de la préfecture de police de Paris, qui a fait quatre morts, jeudi dernier. D’après Le Monde, l’auteur de cette attaque, un agent des services de renseignement, abattu par la police, avait présenté des signes de radicalisation islamiste dès 2015. Des signaux restés lettre morte, selon un rapport du service où cet homme était employé, qui fait notamment état de ses déclarations dénuées d’ambiguïté lors de l’attentat contre Charlie Hebdo : "C’est bien fait", aurait réagi Mickaël Harpon, dont la déclaration n’aurait toutefois donné lieu à aucun signalement formel. Le profil de l’assaillant a conduit le parquet antiterroriste à se saisir de l’enquête. La Croix évoque "un attentat venu de l’intérieur qui fait l’effet d’une déflagration au sein de la police" - la tuerie de la préfecture ayant mis en évidence les "failles" du système, comme l’a reconnu le ministre de l’Intérieur. Libération parle d’une attaque qui aurait "mis au jour de graves dysfonctionnements au sein du renseignement français" - d’une "onde de choc", qui fragilise Christophe Castaner. "Faut-il tout mettre sur le dos du ministre de l’Intérieur, comme s’y emploient le droite et l’extrême droite ?", s’interroge le journal, qui juge Christophe Castaner "a minima d’une maladresse insigne", pour avoir balayé, dans ses premières déclarations, la piste d’une attaque terroriste. "Faut-il sauver le soldat Castaner ?": Le Parisien relève "les bourdes à répétition" du ministre, accusé à la fois de laxisme et de violences face au mouvement des Gilets jaunes. "Le problème Castaner : le ministre de l’Intérieur se trouve une nouvelle fois sous le feu des critiques et des appels à la démission", note L’Opinion, qui rapporte que le ministre sera entendu mardi à huis clos par la délégation au renseignement de l’assemblée et du sénat.
L’Assemblée nationale débat, à partir d’aujourd’hui, sur l’immigration. Des discussions demandées par Emmanuel Macron, mais qui ne vont pas donner lieu à un vote. 20 minutes rappelle que le président a demandé aux élus de sa majorité d’aborder la question "sans tabou", et de ne pas "se comporter en parti bourgeois" sur cette question - une invitation qui "sème la discorde dans les rangs de la République en marche", selon le quotidien gratuit. Mais les critiques vont bien au-delà des rangs de la majorité. D’après La Marseillaise, "derrière le parler vrai vanté par Emmanuel Macron, se cachent des approximations et une stratégie politique visant à mettre en scène le duel entre La République en marche et le Rassemblement national" de Marine Le Pen. L’Humanité dénonce une "course à l’échalote" entre la majorité présidentielle et le RN autour du débat sur l’immigration. Un débat qui confirmerait, selon L’Huma, la volonté d’Emmanuel Macron "d’occulter la question sociale qui le gêne".
Avant de nous quitter, un mot de ce plaidoyer assez inhabituel, trouvé du côté du Washington Post. Le vénérable quotidien américain prend fait et cause pour le rat, auquel la plupart des amis des animaux préfèrent la compagnie des souris, les hamsters, ou encore les lapins. À tort, semble-t-il, puisqu’à en croire ses défenseurs, le rat domestiqué et bien élevé peut apporter autant de réconfort qu’un chien. Certains, paraît-il, sont gentils comme tout, très curieux, et on peut même leur faire des câlins…
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