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Extinction Rebellion : "Terreau fertile ?"

Dans la presse, lundi 7 octobre, les législatives en Tunisie et au Portugal. L’essor à vitesse grand V de l’ONG écologiste radicale Extinction Rebellion. L’ouverture à Paris du procès sur le volet financier de l'affaire Karachi. Et de gentils rats.

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Dans la presse, les législatives de dimanche en Tunisie. Le parti islamiste Ennahda et Qalb Tounes, le parti de Nabil Karoui, incarcéré depuis le mois d’août, revendiquent tous deux la victoire.

D’après La Presse, les sondages à la sortie des urnes donnent les deux partis "au coude à coude", avec un avantage pour Ennahda. Les résultats officiels sont attendus mercredi, mais le quotidien tunisien a déjà tiré son propre enseignement du scrutin : le fait que ces législatives se soient déroulées "dans l’indifférence générale", constitue selon lui "un message de rejet, un signal de rupture", envers un "système" qui aurait "fait la preuve de sa faillite" depuis son arrivée au pouvoir en 201. Un message semblable à celui qu’ont envoyé les électeurs lors du 1er tour de la présidentielle, le mois dernier. "Les destinées [de la Tunisie] seront commandées par des mains islamistes et populistes", regrette Business News, très remonté contre les principaux partis dits progressistes, en chute libre à l’issue de ces élection : "Les gens ont voté pour les seules personnes qui sont allées les voir, qui ont au moins fait semblant de s’intéresser à leurs problèmes". "lls ont choisi ceux qui se sont déplacés dans leurs tristes bourgades ou leurs mornes cafés". Le site tunisien fustige "l’incompétence et la compromission" de "la pseudo-famille démocrate", invitée à tirer "les vraies leçons de ce cuisant échec".

Au Portugal, le parti socialiste du Premier ministre Antonio Costa a remporté dimanche les législatives. D’après O Jornal de Noticias, les socialistes décrochent plus de 36 % des voix, un score en hausse par rapport aux élections de 2015, mais qui ne leur offre pas de majorité absolue. Le journal annonce un Parlement "plus fragmenté" et la reconduction d’une nouvelle "geringonça", le nom donné par les médias portugais à l’alliance hétéroclite formée par les socialistes, le Bloc de gauche et le parti communiste, auxquels pourraient s’ajouter désormais les écologistes du Pan et de Livre. "Le PS se renforce et veut reformer la 'geringonça' avec le Pan et Livre", confirme O Publico, qui évoque lui aussi la "pulvérisation" politique résultant de ces élections. "Ni révolution, ni continuité pure et dure", analyse le journal, satisfait de voir ces législatives traduire "le processus de transition d’un pays qui, après une crise grave, a été capable de lever la tête". O Publico se dit toutefois inquiet de l’entrée de l’extrême droite au Parlement : "Le parti Chega pourrait se transformer en un cheval de Troyes qui risque propager le virus de l’extrême droite dans la démocratie portugaise", met en garde le journal, soucieux également de la montée de l’abstention.

La presse fait aussi état de la mobilisation, partout dans le monde, des militants d’Extinction Rebellion. L’ONG écologiste radicale lance aujourd’hui quinze jours de désobéissance civile à travers la planète. En France, les militants annoncent des blocages d’ampleur pour sensibiliser à l’urgence climatique, d’après Libération, qui rappelle que le groupe avait paralysé pendant une dizaine de jours des quartiers entiers de Londres par des actions de désobéissance civile, en avril dernier, moins de six mois après sa création. Selon Libé, l’ONG serait aussi parvenue à étendre très rapidement ses rouages en France, où plus de 11 000 personnes seraient inscrites sur "la Base", le forum d’Extinction Rebellion. Le journal évoque "une croissance impressionnante pour un mouvement uniquement porté par des bénévoles qui sacrifient leur temps libre et financé par des dons de particuliers" - un mouvement où les coordinateurs des groupes doivent passer la main tous les six mois et où chacun est invité à tester différentes tâches, "pour préserver le caractère horizontal de l’organisation".

Libération revient également sur l’ouverture, aujourd’hui à Paris, du procès des rétro-commissions occultes présumées, liées à la vente d’armement au Pakistan et à l’Arabie saoudite dans les années 90. D’après le journal, ce procès "revisite les contrats d’armement signés durant la deuxième cohabitation", entre 1993 et 1995, par le gouvernement d’Édouard Balladur. Des contrats qui auraient donné lieu au versement de commissions suivies de rétro-commissions, dont l’arrêt pourrait avoir provoqué l’attentat de mai 2002 à Karachi, et la mort de onze employés français de la Direction des chantiers navals et de trois employés pakistanais. Selon Libé, "si le volet terroriste n’a toujours pas avancé, la justice française aura eu le temps, en revanche, de creuser le volet financier" de cette affaire, qui met notamment en cause deux intermédiaires libanais, Ziad Takieddine et Abdul Rahman el-Assir, et valent à Édouard Balladur et au ministre de la Défense de l’époque, François Léotard, des poursuites distinctes devant la Cour de justice de la République.

Avant de nous quitter, un mot de ce plaidoyer assez inhabituel, trouvé du côté du Washington Post. Le vénérable quotidien américain prend fait et cause pour le rat, auquel les amis des animaux préfèrent la compagnie des souris, les hamsters, ou encore les lapins. À tort, semble-t-il, puisqu’à en croire ses défenseurs, le rat domestiqué et bien élevé peut apporter autant de réconfort qu’un chien. Certains, paraît-il, sont gentils comme tout, très curieux, et on peut même leur faire des câlins…

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