
Après une crise politique inédite, l'Autriche retourne aux urnes dimanche et mise sur le chancelier sortant, Sebastian Kurz, pour prendre un nouveau départ, même si le favori des sondages risque d'avoir des difficultés à former sa coalition.
Les bureaux de vote ont ouvert dimanche 29 septembre en Autriche pour les législatives anticipées provoquées par le scandale de l'Ibizagate qui a fait éclater au bout de 18 mois la coalition entre la droite et l'extrême droite.
Le chancelier conservateur Sebastian Kurz avait annoncé le 18 mai l'organisation de ce scrutin, après la diffusion d'une vidéo compromettante pour le parti d'extrême droite FPÖ avec qui il gouvernait depuis fin 2017.
La majorité des bureaux de vote ont ouvert à 7h. Les estimations seront connues peu après la clôture du scrutin à 17h.
Crédité de 33 % à 35 % des intentions de vote dans les sondages, le parti ÖVP [ Österreichische Volkspartei, Parti populaire autrichien] de l'ex-chancelier Kurz [libéral conservateur] apparaît comme le grand favori des législatives, devançant de loin le SPÖ [ Parti social-démocrate d'Autriche ] (22%) et le FPÖ (20%).
Variantes risquées
Selon les projections, Sebastian Kurz aurait la possibilité arithmétique de former une coalition avec l'une ou l'autre de ces formations, mais aussi avec le parti libéral Neos ou avec les Verts, qui devraient obtenir plus des 4 % nécessaires pour entrer au parlement.
Toutes ces variantes sont risquées et laissent présager de longues semaines de négociations pour l'ex-chancelier, qui a promis à ses électeurs un retour à la stabilité.
La coalition droite-extrême droite a volé en éclat après la diffusion le 17 mai d'une vidéo piège tournée en 2017 sur l'île d'Ibiza, aux Baléares, montrant le chef du FPÖ, Heinz-Christian Strache, proposer des marchés publics à une fausse oligarque russe en échange de fonds occultes.
Heinz-Christian Strache a dans la foulée démissionné de son poste de vice-chancelier ainsi que de ses fonctions à la tête du parti.
L'Autriche est depuis dirigée par un gouvernement intérimaire dirigé par la magistrate Brigitte Bierlein.
Avec AFP