A la Une de la presse, ce mardi 24 septembre, le discours rageur de la militante écologiste suédoise Greta Thunberg à l’ONU, hier. La faillite du voyagiste britannique Thomas Cook. Et le début de l’examen, en France, de la loi bioéthique à l’Assemblée nationale. Les débats s’annoncent houleux.
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A la Une de la presse, le visage de Greta Thunberg, qui a interpellé, hier, les dirigeants de la planète réunis à l’ONU pour le sommet sur l’urgence climatique.
La voix tremblante, le regard noir, la jeune militante écologiste suédoise a prononcé un discours plein de rage, au nom de la jeunesse et des générations futures. «Si vous décidez de nous laisser tomber, je vous le dis: nous ne vous pardonnerons jamais. Le monde se réveille, et le changement arrive, que cela vous plaise ou non»: des mots à la Une du journal suédois Svenska Dagbladet, qui partage le sentiment de sa compatriote, que les adultes ne mènent pas «de dialogue réel avec ceux qui, un jour, prendront le relais». Au Royaume-Uni, The I salue «l’interpellation puissante» de la militante, qui se réjouira de ce que plus de 60 pays ont pris l’engagement, à New York, de souscrire à l’objectif d’une neutralité carbone d’ici à 2050, c’est-dire de réduire au maximum leurs émissions de CO2, et de prendre des mesures pour compenser le reste. Parmi ces pays, l’Espagne, d’après le journal catalan El Periodico, qui assure qu’il sera «de plus en plus difficile d’ignorer des citoyens dont la conscience écologique est de plus en plus forte». Le message de Greta Thunberg semble aussi avoir été entendu en Suisse, où le Conseil des Etats va se lancer dans «la révision totale de la loi sur le CO2», d’après Le Temps, qui prévient toutefois que «les mesures concrètes» pour réduire ses émissions, ne seront «pas gratuites».
Pas d’engagements forts ou nouveaux, en revanche, du côté des gros émetteurs de gaz à effet de serre. Le journal français Le Monde rappelle que l’Union européenne, troisième pollueur mondial, n’est toujours pas parvenue à adopter un plan de neutralité carbone en 2050, malgré le soutien de 24 pays et que les autres principaux pollueurs, tels que la Chine, le Canada, l’Australie, le Brésil ou l’Afrique du Sud, n’ont même pas envoyé leurs dirigeants à New York, le président américain, Donald Trump, se contentant, pour sa part, d’une apparition aussi brève que muette.
A la Une également, la faillite de Thomas Cook, le voyagiste britannique. Celle-ci a pour conséquence immédiate de laisser en rade plus de 600 000 voyageurs dans le monde, dont 150 000 Britanniques, selon The Independent - des naufragés qu’il va falloir ramener chez eux dans ce que le journal présente comme «une opération de rapatriement aérien» sans précédent dans l’histoire britannique. Pendant que les voyageurs trépignent, au Royaume-Uni, «les questions se multiplient», notamment sur l’attitude du gouvernement de Boris Johnson, qui a refusé de mettre en place un plan de sauvetage de l’entreprise, d’après The Scostman. The Daily Mirror, lui, fulmine contre les dirigeants de l’entreprise, qui se seraient partagés près de 50 millions de livres, soit 56 millions d’euros, en salaires et bonus, ces dix dernières années. Des dirigeants dont le tabloïd vilipende la «voracité», en les accusant d’être directement responsables de la disparition de plus de 21 000 emplois.
La faillite de Thomas Cook a aussi emporté le mariage d’un certain… Thomas Cook. Le Huffington Post raconte que le voyagiste avait fait un cadeau à un Britannique du même nom, et proposé d’organiser son mariage - une fête tombée à l’eau, à cause de la faillite. «Ce n’est pas la surprise que nous attendions», témoigne ledit Thomas Cook… qui devait se marier sur l’île grecque de Rhodes, mais a finalement dû annuler la cérémonie, la quasi-totalité de ses invités se trouvant bloqués au Royaume-Uni. Coût du ratage pour Thomas Cook et sa fiancée: 11 000 euros, la somme qu’ils avaient déjà dépensée en fleurs, gâteau, et autres décorations.
Un mot, pour terminer, du début de l’examen de la loi bioéthique à l’assemblée nationale, en France. Le texte prévoit notamment l’extension du droit à la procréation médicalement assistée à toutes les femmes - aux couples de femmes et aux femme seules - au risque d’alimenter un «débat périlleux», d’après Le Parisien, qui rappelle que «la plupart des pays qui entourent la France autorisent déjà toutes les femmes à en bénéficier». Une situation qui susciterait un «tourisme de la PMA», notamment vers l’Espagne, «particulièrement malsain», selon le journal, qui estime que «face à ces faits accomplis, (il est) impossible de ne pas faire évoluer la loi française». L’argument ne convainc pas le journal La Croix, inquiet de voir disparaître la place des pères et la reproduction humaine «de plus en plus ouverte à la technique et au marché». «La procréation va devenir de plus en plus une fabrication», met en garde le quotidien, en expliquant que «les modifications contenues dans le projet de loi peuvent apparaître comme de petits pas, mais (que ces petits pas) nous rapprochent de manière certaine de seuils beaucoup plus préoccupants comme la gestation pour autrui ou la sélection accrue des embryons». Raisons pour lesquelles le texte du gouvernement ne saurait être approuvé, selon La Croix.
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