Le ministre du Travail, Xavier Darcos, doit rencontrer en début de semaine le PDG de France Télécom afin de "remédier à la vague de suicides" qui secoue l'entreprise et résoudre les troubles "liés au stress au travail".
REUTERS - Le ministre du Travail, Xavier Darcos, recevra en début de semaine prochaine le P-DG de France Télécom, Didier Lombard, sur la question des suicides dans son entreprise, a-t-on appris samedi auprès du ministère.
Une employée de France Télécom âgée de 32 ans s'est jetée par la fenêtre de son lieu de travail vendredi dans le XVIIe arrondissement de Paris.
Il s'agit du 23e cas de suicide dans l'entreprise depuis début 2008 selon les syndicats, qui en appellent à l'Etat, actionnaire principal de leur groupe qui emploie 100.000 personnes.
"L'objet de la réunion, c'est de voir tout ce qui peut être mis en oeuvre pour remédier à la vague de suicides en cours à France Télécom, trouver des parades aux troubles psycho-sociaux et liés au stress au travail afin d'y remédier", a déclaré à Reuters un membre du ministère du Travail.
"Il faut que nous soyons prudents mais actifs sur cette question", a-t-il ajouté.
Xavier Darcos devrait s'exprimer à l'issue de sa rencontre avec Didier Lombard.
Pour Sud-PTT, les syndicats doivent eux aussi être reçus d'urgence par le ministre du Travail. "La faillite de la politique de la direction des ressources humaines est manifeste, et pourtant elle persiste dans sa politique de restructurations", note le syndicat dans un communiqué, dénonçant une situation "insupportable et inacceptable".
Dans un entretien au Journal du dimanche, le directeur des ressources humaines de France Télécom, Olivier Barberot, évoque une nécessaire amélioration des dispositifs d'accompagnements des salariés, alors que l'entreprise est en pleine restructuration.
"Quels qu'ils soient, ces chiffres (ndlr, sur les suicides) ne rendent pas compte de ces drames personnels. Mais ils doivent nous alerter sur les cas de salariés en souffrance. Il faut les écouter et améliorer les dispositifs d'accompagnement des réorganisations", dit-il.
Stopper les restructurations est selon lui "inenvisageable". "Nous évoluons dans un secteur où la technologie et les demandes des clients changent très vite", fait-il valoir.
Interrogé sur cas particulier de la jeune femme qui s'est tuée vendredi, Olivier Barberot indique qu'"on venait de lui annoncer qu'elle changeait de chef, mais ni de lieu de travail ni de métier".
Il évoque à son sujet "des difficultés personnelles qui étaient connues du service des ressources humaines et de la médecine du travail".