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Des milliers de manifestants défilent à Alger malgré l'annonce d'une élection présidentielle

L'important déploiement des forces de l'ordre à Alger n'a pas découragé les milliers de manifestants qui se sont mobilisés dans la capitale, pour le 31e vendredi, contre le pouvoir en place. Ils rejettent l'annonce d'une présidentielle en décembre.

Ils ont bravé les forces de l'ordre. Vendredi 19 septembre, des milliers de personnes ont manifesté à Alger, quelques jours après l'annonce d'une présidentielle en décembre, un scrutin rejeté par le mouvement de contestation. Ce dernier exclut toute élection d'un successeur à Abdelaziz Bouteflika, poussé à la démission en avril, sans un départ préalable du "système" au pouvoir depuis deux décennies.

Des milliers de personnes se trouvaient dans les rues d'Alger en milieu d'après-midi. "Le peuple veut renverser Gaïd Salah", "Mettez-nous tous en prison", "Le peuple ne s'arrêtera pas", scandaient-ils, en référence à Ahmed Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée et véritable homme fort du pays.

Trois figures du mouvement arrêtées

Avant le début de la manifestation, des photographes de l'AFP ont vu des membres des forces de l'ordre arrêter plusieurs manifestants à proximité de la place de la Grande Poste, point de rassemblement phare du mouvement de contestation, dans le centre-ville.

La police a multiplié ces dernières semaines les arrestations à Alger avant le début des manifestations hebdomadaires du vendredi. Trois figures de proue de la contestation ont été arrêtées récemment en l'espace d'une semaine. La police était fortement présente dans le centre de la capitale et sur les axes y menant. Elle a arrêté des véhicules dans les rues principales de la capitale menant notamment à la Grande Poste.

À l'entrée sud-ouest de la capitale, des membres des forces de l'ordre ont stoppé des voitures venant de l'extérieur d'Alger. Sur les réseaux sociaux, des militants ont fait état d'un embouteillage s'étendant sur "plusieurs kilomètres" aux entrées de la capitale.

Des "intentions malveillantes"

Faisant fi du refus du mouvement de contestation de la tenue d'une élection, le pouvoir a choisi le passage en force en annonçant dimanche une nouvelle date pour la présidentielle, fixée au 12 décembre.

À cette occasion, il a indiqué que l'armée empêcherait désormais les manifestants des autres régions de se joindre aux cortèges à Alger. Cette mesure a été dénoncée comme "illégale" par Me Saïd Salhi, vice-président de la Ligue algérienne de défense des droits de l'Homme (LADDH). Selon lui, il n'existe "aucune réglementation en ce sens, bien au contraire: la Constitution garantit aux Algériens l'égalité citoyenne et la liberté de circulation".

Avec AFP