
Emmanuel Macron est reçu mercredi soir à Rome par le président italien Sergio Mattarella et le chef du gouvernement Giuseppe Conte. Objectif : réchauffer les relations entre les deux pays après plusieurs mois de tensions sous l'ère Matteo Salvini.
Même court, ce déplacement "est important sur le fond et le symbolique", affirme la présidence française. L'Italie recevait mercredi 18 septembre le président français Emmanuel Macron pour une visite éclair, dont le but est de relancer les relations franco-italiennes après une année de tensions avec les leaders de la précédente coalition populiste au pouvoir.
Le président français ne passe qu'une soirée à Rome, pour un entretien avec son homologue Sergio Mattarella et un dîner de travail avec le chef du gouvernement Giuseppe Conte, récemment reconduit à la tête d'un nouvel exécutif où le Mouvement 5 É toiles (M5S) est cette fois associé au Parti démocrate (centre gauche).
L'objectif de cette visite est, pour les deux pays voisins, de mettre fin à une guerre des mots, voire d'invectives, ayant marqué les 14 mois durant lesquels l'alliance entre la Ligue souverainiste de Matteo Salvini et les inclassables 5 Étoiles a dirigé la péninsule.
Cible privilégiée de Matteo Salvini, Emmanuel Macron avait été notamment fustigé par l'ex-ministre de l'Intérieur, qui avait dénoncé l'"arrogance" et l'"hypocrisie" du président français en matière d'immigration.
Le dirigeant du M5S, Luigi Di Maio, avait lui provoqué une grave crise diplomatique en février lorsqu'il était allé rencontrer en France quelques représentants mineurs des Gilets jaunes.
"Lèpre nationaliste"
Dans cette guerre des mots, Emmanuel Macron avait de son côté lancé des piques contre le gouvernement italien en faisant de Matteo Salvini son "opposant principal" ou en fustigeant la "lèpre nationaliste".
À Rome, Emmanuel Macron ne rencontrera pas Luigi Di Maio, devenu ministre des Affaires étrangères.
Avec Giuseppe Conte, les sujets de discussions ne vont pas manquer, de l'agenda européen, avec l'arrivée de la nouvelle Commission, à la Libye, en passant par les relations économiques.
Alors que l'Italie négocie en Europe l'organisation d'un système de "répartition automatique" des migrants secourus en Méditerranée, pour sortir du cas par cas, Giuseppe Conte devrait évoquer avec le dirigeant français une série de demandes de l'Italie venant en complément.
Parmi elles figurent les sanctions pour les pays européens qui refuseraient d'intégrer le dispositif, la répartition non seulement des demandeurs d'asile mais aussi des migrants économiques, la rotation des ports de débarquement qui devrait aussi intégrer des ports français.
Emmanuel Macron a durci le ton sur l'immigration
Fermés aux ONG secourant les migrants, les ports italiens se sont entrouverts ces derniers jours en laissant notamment débarquer sur l'île de Lampedusa 82 migrants de l'Ocean Viking.
De son côté, Emmanuel Macron a durci le ton lundi sur l'immigration, appelant les parlementaires de sa majorité et son gouvernement à la fermeté pour éviter d'être "un parti bourgeois" qui ignore l'opinion de classes populaires séduites par l'extrême droite.
Un message qui trouvera un écho en Italie, pays qui s'est longtemps senti isolé pour affronter la crise migratoire, et où le parti souverainiste de Matteo Salvini, après avoir fait imploser la précédente coalition, et quitté le pouvoir, est encore très populaire dans le pays et crédité de 34 % des intentions de vote.
Avec AFP