
Le président américain Donald Trump a déclaré, lundi, que l'Iran semblait être à l'origine des attaques de drones contre des infrastructures pétrolières en Arabie saoudite, mais qu'il souhaitait malgré tout "éviter" un conflit avec Téhéran.
Le président américain Donald Trump a affirmé, lundi 16 septembre, que l'Iran semblait être responsable de l'attaque de drones contre des installations pétrolières saoudiennes, mais qu'il souhaitait "éviter" un conflit et attendait d'en connaître l'auteur "avec certitude".
"Il semble" que ce soit la République islamique qui soit derrière l’attaque en Arabie saoudite pendant le week-end, a-t-il dit à la presse en recevant le prince héritier de Bahreïn à la Maison Blanche.
Les attaques, revendiquées par les rebelles yéménites Houthis, qui sont soutenus par Téhéran, ont visé l'usine d'Abqaiq, la plus grande pour le traitement de pétrole au monde, et le champ pétrolier de Khurais. Elles ont entraîné une chute de moitié de la production saoudienne, à hauteur de 5,7 millions de barils par jour, soit environ 6 % de l'approvisionnement mondial.
Donald Trump a aussi dit sa détermination à "aider" son allié saoudien tout en assurant souhaiter "éviter" une guerre avec les Iraniens, alors que la région vit dans la crainte d'une escalade militaire entre les États-Unis et l'Iran. "Je ne veux de guerre avec personne, mais nous sommes préparés plus que quiconque" à un conflit, a-t-il ajouté. "Est-ce que nous allons emprunter cette voie ? Nous verrons".
"Une attaque beaucoup plus grosse"
"Nous devons parler avec l'Arabie saoudite (...). Nous parlons aussi avec l'Europe (...) mais je peux vous dire que c'était une très grosse attaque et notre pays pourrait très facilement y répondre par une attaque beaucoup plus grosse. Mais nous allons d'abord voir avec certitude qui a fait cela".
Or Riyad a affirmé, lundi, que "les armes utilisées dans l'attaque étaient iraniennes", selon les premiers éléments de sa propre enquête qui "se poursuit" pour "identifier l'origine" des tirs.
Une nouvelle fois, le dirigeant républicain est confronté au dilemme qui traverse son mandat : sa détermination à projeter – tweets guerriers à l'appui – l'image d'un président fort, et sa volonté, maintes fois répétée en campagne, de tourner la page de l'implication militaire américaine au Moyen-Orient, trop coûteuse à ses yeux.
Il y a trois mois, il avait renoncé à mener une frappe contre l'Iran pour, selon ses dires, éviter une décision disproportionnée après une attaque visant un drone américain. Dimanche, il a lancé d'un tweet que les États-Unis étaient "prêts à riposter".
Signaux contradictoires
Le locataire de la Maison Blanche envoie des signaux contradictoires sur le dossier iranien, suscitant des interrogations sur sa stratégie sur ce dossier sensible. Ses atermoiements sur un éventuel face-à-face avec son homologue iranien Hassan Rohani la semaine prochaine à New York, en marge de l'Assemblée générale de l'ONU sont, à cet égard, révélateurs.
Tout au long de la semaine passée, il a alimenté l'idée d'une telle rencontre, laissant même entendre qu'une levée partielle des sanctions réclamée par Téhéran n'était plus taboue. L'équation est compliquée pour le milliardaire républicain qui a toujours moqué l'indécision de son prédécesseur démocrate.
Après l'attaque contre le royaume wahhabite de ce week-end, le ministre américain de la Défense Mark Esper a assuré que Washington allait "défendre l'ordre international" "sapé par l'Iran".
Dès samedi, le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo avait accusé Téhéran d'être responsable des attaques, estimant qu'il n'existait aucune preuve qu'elles soient venues du Yémen, malgré la revendication des rebelles Houthis yéménites.
Avec AFP