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Une application pour surveiller les ministres : "A qui le bonnet d'âne?"

Dans la presse, ce lundi 16 septembre, les estimations à l’issue du premier tour de la présidentielle en Tunisie. L’annonce de la date de la présidentielle en Algérie. Une application pour permettre à Emmanuel Macron de surveiller ses ministres. Et Boris "Hulk" Johnson.

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Dans la presse, les estimations à l’issue du premier tour de l’élection présidentielle, d’hier, en Tunisie. Les résultats officiels ne seront annoncés que demain.

Les instituts de sondage donnent Kaïs Saïed et Nabil Karoui en tête, deux candidats qui se disent «antisystème», et dont la qualification pour le second tour, si elle est confirmée, est présentée comme un «tremblement de terre» politique par Al Chourouk. D’après le journal tunisien, les scores de Kaïs Saïed, un universitaire conservateur, et de l’homme d’affaires Nabil Karoui, actuellement incarcéré pour «fraude fiscale» et «blanchiment d’argent» présumés, signifient la «chute» des partis traditionnels, au pouvoir depuis la révolution de 2011. Business News évoque le «désintérêt» - et même «le dégoût» des Tunisiens à l’origine de ces résultats, de ce face-à-face Saïed/Karoui: «Conservatisme contre populisme: le choix ne sera pas simple et ne se fera pas sans larmes et sans douleur», prévient déjà le site tunisien. Huit ans après la révolution, Tunisie Numérique a le vague à l’âme. «Alors que le pays construit les bases d’une démocratie solide et pérenne, les citoyens ne trouvent pas de meilleur choix que de se réfugier dans le conservatisme ou le populisme». «Quelque chose a forcément foiré». Tunisie Numérique, un autre site tunisien, se veut optimiste. Le site rappelle que cette présidentielle tunisienne reste malgré tout «une exception, et un exemple de démocratie dans le monde arabe», tant par «la multitude des candidatures», 26 au total, «le respect du droit de tout citoyen à se porter candidat», ou encore «le nombre de débats télévisés». Tunisie Numérique évoque un exercice démocratique «dans toute sa splendeur», dans un monde arabe «où l’on connaît généralement d’avance l’identité du nouveau président et les puissances occultes, souvent étrangères, derrière son intronisation».

Et c’est un fait, cette élection est suivie de près par les voisins de la Tunisie, à commencer par l’Algérie, où le pouvoir a annoncé hier la date de la présidentielle. D’après El Moudjahid, le président par intérim Abdelkader Bensalah a fixé cette date au 12 décembre prochain, conformément à la volonté du chef d’état-major de l’armée, le général Gaïd Salah, qui voulait que la présidentielle ait lieu avant la fin de l’année, «un objectif stratégique», selon le journal officiel – qui explique que cette décision permet d’éviter «un vide constitutionnel préjudiciable», et d’élire un président de la République «légitime». Mais ces arguments ne convainquent pas le quotidien d’opposition El Watan, qui regrette de voir «le pouvoir (aller) jusqu’au bout de sa logique», «malgré l’opposition du mouvement populaire». Les manifestants continuent de demander le départ de Gaïd Salah et d’Abdelkader Bensalah, qu’on voit dans le dessin de Hic, leur proposant, les suppliant, en vain, de se rendre aux urnes. Un dessin trouvé sur Twitter.

En France, Emmanuel Macron aurait tapé du poing sur la table et menacé ses ministres d’un remaniement, faute de bons résultats. C’est ce qu’affirme Le Figaro, qui raconte la drôle de rentrée du gouvernement. D’après le journal, le président aurait soufflé très fort dans les bronches de ses ministres, la semaine dernière, en leur promettant que s’ils ne changeaient pas, lui allait les changer. Emmanuel Macron serait convaincu qu’une des raisons de la colère des «gilets jaunes» vient du manque de résultats depuis 2017. L’entourage du professeur Emmanuel Macron aurait du coup imaginé une sorte de contrôle continu, sous la forme d’une application, dont le président serait le seul à accéder aux données, une appli qui traque en temps réel la mise en oeuvre des réformes votées par le gouvernement. Concrètement, chaque réforme dispose, paraît-il, d’une entrée avec une petite barre verte, si tout avance bien, rouge, si ça traîne. Le rouge de la honte pour les ministres qui n’auront pas assez bien travaillé. On ne sait pas encore si le président a aussi prévu des bonnets d’âne…

Avant de nous dire à demain, je vous propose de jeter un cil à la presse britannique, comme toujours très inspirée par les déclarations de Boris Johnson. Le Premier ministre assure maintenant que d’«énormes progrès» ont été faits, ces derniers jours, pour aboutir à un accord sur le Brexit et compare même son pays au super-héros Hulk: «Plus Hulk se met en colère, plus Hulk devient fort et il s’échappe toujours, même s’il avait l’air bien ligoté, et c’est le cas de ce pays». Ben Johnson pensait-il en réalité à lui-même? C’est ce qu’on compris en tout cas les dessinateurs de presse de son pays, notamment Ben Jennings, pour The Guardian, qui le montre en Hulk «boudeur» soulevant Westminster, sous l’œil impassible des négociateurs européens. Dessin aussi de Morland, pour The Times, où l’on voit BoJo tentant le Royaume-Uni à la manière du super-héros. Ce n’est pas d’une précision très chirurgicale et il n’est pas sûr que la méthode suffise à ranimer le patient anglais.

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