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Élection d'un néonazi en Allemagne : "Local ne veut pas dire que c'est égal"

Dans la presse, ce mardi 10 septembre, les commentaires mitigés sur les résultats des élections locales de dimanche en Russie, le tollé, en Allemagne, après l'élection d'un néo-nazi à la tête d'un conseil municipal, l'habituel épisode du Brexit, et des femmes à barbe.

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Dans la presse, ce mardi matin, les commentaires sur les résultats des élections locales de dimanche en Russie, où le parti du président Vladimir Poutine est en perte de vitesse à Moscou.

Malgré ce recul, son parti Russie Unie garde sa majorité au Conseil de ville de la capitale, mais la perd dans deux régions importantes, la Sibérie et l'Extrême-Orient, ce qui donne lieu à de nombreuses interprétations, parfois opposées, et des commentaires mitigés. "Le Kremlin a gagné, mais prouve qu'il ne peut pas le faire loyalement", analyse The Moscow Times, en prévenant que les tensions qui ont donné lieu à des dizaines de manifestations tout le long de l'été à Moscou "sont toujours là". Une situation que le Kremlin ferait semblant de ne pas voir, d'après le quotidien russe, qui juge cette cécité "intenable sur le long terme" pour le pouvoir. "Ces élections portent un coup à Poutine, mais c'est compliqué", confirme le site américain Vox, qui évoque "une petite victoire pour l'opposition", dans un contexte globalement "déprimant", qui empêche de prédire si le mouvement pro-démocratie qui s'est exprimé dans les rues de la capitale pourra "trouver un écho dans le reste du pays".

Beaucoup de réactions également, en Allemagne, après l'élection, la semaine dernière, d'un néonazi notoire à la tête d'une petite commune près de Francfort, grâce au soutien d'élus conservateurs et sociaux-démocrates. L'élection de Stefan Jagsch à la tête du conseil municipal de Waldsiedlung indigne les partis politiques et les médias allemands, notamment la télé locale Hessenschau, qui ironise sur ces élus qui ont choisi d'élire "leur gentil collègue d'extrême droite", décrit par l'un d'entre eux comme un homme "calme et doté d'un bon esprit d'équipe". Des arguments qui ne convainquent pas non plus Die Zeit, qui estime que ce n'est pas parce que l'élection de Stefan Jagsch est une élection locale qu'elle n'a pas d'importance, qu'elle ne doit pas être minimisée, en rappelant que la Cour constitutionnelle fédérale allemande a jugé que la formation à laquelle appartient Jagsch, le Parti national-démocrate (NPD), "poursuit des objectifs anticonstitutionnels". "Chaque petit succès politique devient une histoire héroïque, une incitation à continuer", met en garde le journal.

Impossible, désormais, d'y échapper : dans la presse, comme chaque matin, ou presque, un nouvel épisode du feuilleton Brexit. Le ciel britannique semble s'assombrir de jour en jour, comme en témoigne la une crépusculaire du Independent, sur la suspension, depuis lundi soir, du Parlement jusqu'au 14 octobre prochain. À 51 jours de la date prévue du Brexit, Westminster et le Royaume-Uni plongent "dans l'obscurité", annonce le journal, en évoquant la suspension "historique" du Parlement – dont nul ne sait sur quoi elle va déboucher, les députés ayant refusé mardi, pour la deuxième fois, la proposition du Premier ministre d'organiser des élections anticipées, tandis que Boris Johnson martelait qu'il ne demanderait "pas de nouveau report" du Brexit, malgré l'entrée en vigueur d'une loi en ce sens. "La démocratie suspendue", titre The Scotsman. D'après le quotidien écossais, l'opposition à Boris Johnson tente désormais de s'unir pour l'obliger à organiser des élections après la date prévue du Brexit. Selon The I, le 31 octobre prochain sera probablement aussi la date à laquelle partira le très charismatique président de la Chambre des communes, connu pour ses appels au calme : "Order !", "de l'ordre". John Bercow a annoncé qu'il quittera son poste à la fin du mois d'octobre, ou avant le début de la campagne pour les législatives, si elles ont finalement lieu. Motif officiel de ce départ : des "raisons familiales", selon le Speaker de la Chambre des communes, qui a aussi clairement mis en garde les députés contre le fait l'on "dégradait" leur Parlement à leur "propre péril".

À 51 jours du Brexit, les Britanniques semblent être en train de perdre leur légendaire sens de l'humour. Même les dessinateurs de presse semblent gagnés par l'amertume, comme en témoigne ce dessin de Morland pour The Times, où John Bercow fait le saut de l'ange depuis son fauteuil, sous les yeux des parlementaires – dont plusieurs lui tendent carrément le majeur. "Il a sauté avant d'être poussé vers la sortie", indique la légende. Bercow va partir, quant à Boris Johnson… nul ne comprend très bien où il va. Dans le dessin de Seamus Jennings pour The Guardian, le Premier ministre chevauche un poisson-pilote tombant en morceaux. Il assure être "en position de négocier", mais refuse de rendre publics des documents confidentiels sur l'impact d'un Brexit sans accord. Avant de se séparer, les députés ont aussi voté pour l'obliger à les publier.

On ne se quitte pas là-dessus. Un peu de légèreté avant de nous dire à demain. C'est en ce moment la Fashion week de New York, et le moins que l'on puisse dire c'est que la collection printemps-été 2020 n'est pas en reste d'excentricités. Dans le registre de la bizarrerie, la palme revient sans aucun doute aux créateurs qui ont imaginé cette nouvelle version de la femme à barbe – une barbe en faux diamants du plus bel effet. Lu dans The New York Post.

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