
Téhéran a annoncé, samedi, avoir relancé des centrifugeuses modernes afin d'augmenter son stock d'uranium enrichi. La République islamique s'engage cependant à respecter ses engagements sur la "transparence" de ses activités nucléaires.
L'Iran a redémarré 20 centrifugeuses avancées dont la production augmentera le stock d'uranium enrichi produit par le pays, a déclaré, samedi 7 septembre, le porte-parole de l'Organisation iranienne de l'énergie atomique (OIEA), Behrouz Kamalvandi.
Ce responsable a détaillé devant la presse les mesures de la nouvelle phase du plan de réduction des engagements pris par l'Iran devant la communauté internationale à propos de ses activités nucléaires. Il a toutefois insisté sur le fait que les engagements pris par l'Iran sur la "transparence" de ses activités nucléaires seraient "honorés comme avant".
Ceci concerne en particulier "la surveillance et l'accès" des inspecteurs de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), a déclaré Behrouz Kamlavandi lors d'une conférence de presse retransmise en direct sur la télévision d'État.
Parmi les mesures constituant une réduction des engagements de l'Iran, Behrouz Kamalvandi a indiqué que l'OIEA avait mis en route 20 centrifugeuses de type IR-4 et 20 autres de type IR-6, alors que l'accord sur le nucléaire iranien de 2015 ne l'autorise à ce stade à produire de l'uranium enrichi qu'avec des centrifugeuses de première génération (IR-1).
Ces centrifugeuses de quatrième et sixième génération, "tout en étant utilisées à des fins de recherche et de développement, contribueront à augmenter le stock" d'uranium enrichi, a déclaré le porte-parole.
Washington "pas surpris" par la mise en route des centrifugeuses
Le ministre américain de la Défense, Mark Epster, a d'ailleurs affirmé n'être "pas surpris" de cette décision de Téhéran. "Ils violent déjà [l'accord sur le nucléaire, conclu en 2015], ils violent le traité de non-prolifération depuis des années donc ce n'est pas une surprise", a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse à Paris, aux côtés de son homologue française Florence Parly.
La mise en route de ces centrifugeuses devrait accélérer la production d'uranium enrichi par l'Iran et augmenter les stocks du pays, qui depuis juillet dépassent la limite fixée par cet accord (300 , kg) conclu entre la République islamique et le groupe 5+1 (Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne, Russie et Allemagne).
L'Iran a commencé en mai à réduire les engagements qu'il a consentis au titre de cet accord en représailles à la décision prise en 2018 par les États-Unis de dénoncer ce texte et de réimposer des sanctions économiques contre Téhéran.
Le président iranien avait lancé, mercredi 4 septembre au soir, la troisième phase du plan de réduction des engagements de l'Iran en ordonnant à l'OIEA de faire sauter toute limite à la recherche et au développement dans le domaine nucléaire.
Avec AFP