
Au Royaume-Uni, la Chambre des Lords a adopté vendredi la loi pour reporter le Brexit. Le texte doit entrer en vigueur dès lundi après approbation de la reine Elizabeth.
Encore un désaveu pour Boris Johnson. Après le vote de la Chambre des communes, la Chambre des lords britannique a adopté définitivement vendredi 6 septembre le texte de loi visant à bloquer une sortie du Royaume-Uni de l'Union européenne (UE) sans accord. Ce vote inflige aussi une nouvelle défaite au Premier ministre, qui était opposé à une telle initiative.
Cette législation, qui demande à Boris Johnson de solliciter auprès de Bruxelles un report de trois mois du Brexit – intialement prévu le 31 octobre –, doit entrer en vigueur dès lundi après approbation de la reine Elizabeth.
Le Premier ministre, qui préférerait "mourir au fond d'un fossé" plutôt que de repousser le Brexit, espère désormais que l'opposition approuve sa demande d'organiser des élections anticipées mi-octobre, afin de se donner une majorité pour sortir de l'UE – avec ou sans accord – le 31 octobre.
Boris Jonhson faisait déjà campagne vendredi, rencontrant en Écosse des agriculteurs et des pêcheurs qui avaient soutenu le départ de l'UE lors du référendum de juin 2016, qui avait vu la victoire à 52 % du camp "Leave".
Après un premier échec, le gouvernement va donc de nouveau soumettre tard lundi soir au vote des députés une motion convoquant des élections anticipées. Celle-ci doit réunir les deux-tiers des voix pour être adoptée. Mais le succès n'est pas garanti.
Bataille féroce
Un nouveau report du Brexit, initialement prévu le 29 mars et repoussé deux fois, devra toutefois être approuvé à l'unanimité des 27 autres États membres de l'UE, qui semblent s'y montrer ouverts.
Dans cette bataille féroce, Boris Johnson a remporté une victoire sur le plan judiciaire vendredi.
La Haute Cour de justice à Londres a décidé de rejeter une demande d'annuler la suspension du Parlement, une décision controversée prise par le chef du gouvernement conservateur. L'action avait été intentée par Gina Miller, femme d'affaires et militante anti-Brexit, et soutenue par l'ex-Premier ministre conservateur John Major.
À 55 jours de la date prévue de Brexit, le Premier ministre finlandais Antti Rinne, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE, a de son côté jugé que la possibilité d'un compromis avec Londres sur une sortie ordonnée du Royaume-Uni de l'Union "ne semble maintenant pas possible".
Un sommet européen est programmé les 17 et 18 octobre à Bruxelles. Il pourrait être la dernière chance pour Londres de conclure un accord avec l'UE.
Avec AFP