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En Colombie, des dissidents des Farc créent un mouvement politique clandestin

L'ex-numéro deux des Farc, Ivan Marquez, qui dénonce l'accord de paix en Colombie, a annoncé mercredi la création d'un mouvement politique clandestin après avoir repris les armes la semaine dernière avec d'autres dissidents.

Dans une vidéo publiée mercredi 4 septembre sur YouTube, Ivan Marquez a proclamé la création du Mouvement bolivarien pour la nouvelle Colombie, qui aura un "fonctionnement clandestin". L’ex-numéro deux des Forces armées révolutionnaires colombiennes (Farc), devenu chef de la dissidence de l’ancienne rébellion, avait déjà annoncé la semaine dernière la reprise des armes.

"Les membres du nouveau mouvement auront une activité au sein du secteur social où ils vivent, travaillent ou étudient, sans que leur appartenance politique soit publique", a déclaré Ivan Marquez, ex-chef négociateur de l'accord de paix en 2016, retourné à la clandestinité depuis plus d'un an et qui, selon les autorités, aurait trouvé refuge au Venezuela voisin.

Ivan Marquez apparaît sur les images en treillis militaire, devant des drapeaux de l'ex-guérilla des Farc, au côté de 15 hommes armés, dont les ex-commandants guérilleros Jesus Santrich et Hernan Dario Velasquez, alias "El Paisa".

"Trahison" de l'accord de paix

Recherchés par la justice colombienne, ces trois hommes ont annoncé le 29 août leur retour aux armes, arguant de la "trahison" par l'État de l'accord de paix signé en 2016 par l'ex-guérilla et Juan Manuel Santos, président de Colombie de 2010 à 2018.

Avec Ivan Marquez à leur tête, les rebelles ont annoncé la création d'une nouvelle guérilla, qui reprend l'ancien nom des Farc, aujourd'hui désarmée et transformée en parti politique sous le nom de Force alternative révolutionnaire commune (Farc).

Durant sa lutte armée de plus de 52 ans, l'ex-guérilla s'était unie à deux mouvements politiques irréguliers : le Parti communiste clandestin et le Mouvement bolivarien pour la nouvelle Colombie, qui comptaient des centaines de partisans.

Le parti Farc a rejeté le retour aux armes de ce groupe de dissidents et son appel aux ex-guérilleros à le rejoindre.

"Coordonner les efforts" avec l'ELN

Ivan Marquez a annoncé qu'il cherchait à "coordonner les efforts" avec la guérilla de l'Armée de libération nationale (ELN), qui compte aussi environ 2 300 combattants, et avec d'autres groupes dissidents.

Le président Ivan Duque a lancé une offensive militaire contre ceux qu'il a qualifié de "bande de narco-terroristes qui compte sur l'hébergement et le soutien de la dictature de Nicolas Maduro" au Venezuela. Nicolas Maduro a répondu mardi en accusant son homologue colombien de "manœuvrer" pour "déclencher un conflit" en prétextant du retour aux armes d'anciens chefs des Farc. Mercredi, les autorités colombiennes se sont dites "prêtes" à défendre leur souveraineté face aux "menaces" du président vénézuélien.

Avec AFP