Déjà inculpé pour deux agressions sexuelles, l'ex-producteur de cinéma Harvey Weinstein doit être informé, lundi, de nouvelles allégations contre lui, qui pourraient compliquer sa défense et reporter son procès imminent.
Le producteur de cinéma déchu Harvey Weinstein, déjà inculpé à New York pour deux agressions sexuelles, retourne devant le juge, lundi 26 août, pour être informé d'un nouvel acte d'accusation contre lui. Le bureau du procureur de Manhattan a indiqué avoir obtenu un nouvel acte d'accusation dans cette affaire devenue emblématique du mouvement #MeToo, sans en divulguer la teneur.
Le cofondateur des studios Miramax et The Weinstein Company, longtemps l'une des puissantes figures d'Hollywood, était jusqu'ici poursuivi seulement pour deux agressions présumées, une agression sexuelle en 2006 sur une assistante de production, et un viol en 2013 sur une femme restée anonyme. Or le nouvel acte d'accusation inclurait le témoignage de l'actrice Annabella Sciorra, connue pour la série "Les Soprano", selon certains médias américains.
Dès octobre 2017, dans un article du New Yorker qui avait contribué à déclencher le mouvement #MeToo, elle accusait Weinstein de l'avoir violée en 1993, chez elle à Manhattan. L’actrice aurait cependant contacté le procureur trop tard pour que ses allégations, trop anciennes, figurent dans l'acte d'accusation précédent, expliquait la procureure chargée du dossier dans une lettre au juge citée par le New York Times. La procureure avait néanmoins demandé au juge à pouvoir faire témoigner Annabella Sciorra comme témoin au procès.
Le juge, James Burke, a refusé dans un premier temps, au motif que l'actrice n'avait pas témoigné préalablement devant un grand jury, comme le veut la procédure américaine. La procureure espèrerait donc, avec le nouvel acte d'accusation, obtenir un feu vert au témoignage de l'actrice.
Combien d'accusatrices autorisées à témoigner ?
Selon des informations de médias américains, partiellement confirmées par des avocats de la défense, le nouvel acte viserait à permettre à l'accusation de marquer des points sur la question-clé du nombre d'accusatrices d'Harvey Weinstein qui seront autorisées à témoigner au procès, prévu pour démarrer le 9 septembre avec la sélection des jurés.
Le nombre d'accusatrices autorisées à témoigner pourrait être déterminant pour convaincre les jurés de déclarer Weinstein coupable, comme l'a montré la condamnation en 2018 du comédien Bill Cosby pour agression sexuelle.
Le producteur déchu de 67 ans, qui a toujours assuré que ses relations sexuelles étaient consenties et devrait à nouveau plaider non coupable lundi, a été accusé d'abus sexuels allant du harcèlement au viol par plus de 80 femmes, dont de nombreuses célébrités. En attendant l'audience de lundi, les avocats d'Harvey Weinstein ont qualifié ce nouvel acte d'accusation de manœuvre "désespérée" de l'accusation, et prévenu qu'ils demanderaient l'annulation des poursuites.
Avec AFP