
L'arrestation de quelque 680 employés du secteur agroalimentaire dans l'État du Mississippi mercredi par la police migratoire américaine (ICE) suscitait jeudi questions et critiques aux États-Unis.
Donald Trump avait promis des arrestations massives de sans-papiers. Les opérations ont commencé et, mercredi 7 août, 680 employés du secteur agroalimentaire ont été appréhendés dans l'État du Mississippi lors d'une vaste opération de la police migratoire américaine (ICE). Une descente qui suscitait la polémique jeudi.
La rafle, qui a visé notamment des usines du secteur avicole, a été présentée comme la plus importante ciblant en un jour un État depuis au moins une décennie, selon les autorités. Mais l'absence d'explications sur les raisons ayant conduit à investir ces sites industriels à cette date – choisie par Donald Trump pour rendre hommage aux victimes de deux récentes fusillades ayant endeuillé la population hispanique – a soulevé des interrogations.
"Le jour même où le président est censé réconforter une population dans la peine et rendre hommage à la diversité américaine à El Paso, son administration alimente au contraire la crainte par des rafles migratoires massives dans le Mississippi", a dénoncé le démocrate Joe Biden, en tête de la course chez les démocrates pour devenir le rival de Donald Trump à la présidentielle de 2020.
On a day when President Trump is supposed to be embracing a grieving community and celebrating our American diversity in El Paso, his administration is instead stoking fear by conducting massive immigration raids in Mississippi.
He is morally unfit to lead this country. https://t.co/R7q41zefPu
Inquiétudes sur la séparation des enfants
D'autres voix se sont inquiétées des conséquences de ces interpellations ayant séparé des familles.
"Ma principale préoccupation est : qu'advient-il aux enfants ?", s'est interrogé sur CNN William Truly, le maire de Canton, une des villes concernées par l'opération anticlandestins.
Les autorités ont assuré avoir pris en compte les situations familiales particulières afin qu'aucun enfant ne se retrouve abandonné.
Au final, certains adultes, menottés lors de leur interpellation, ont été placés en détention en vue de leur expulsion, d'autres ont été relâchés, d'autres convoqués à une audience judiciaire ultérieure et placés sous contrôle électronique. Le détail de cette répartition n'a pas été rendu public.
Dénonçant une "invasion", le président Trump s'est récemment engagé à accélérer le processus d'expulsion de "millions" de migrants arrivés aux États-Unis illégalement.
Il les accuse de peser sur le marché américain de l'emploi, même si le taux de chômage est au plus bas et que ces clandestins occupent fréquemment des postes à forte pénibilité, notamment dans le secteur agricole.
Avec AFP