Au lendemain de l'annonce américaine de sanctionner le chef de la diplomatie iranienne, l'Union européenne a déclaré "regretter" la décision des États-Unis jeudi. "Nous continuerons à travailler" avec Mohammad Javad Zarif, a annoncé Bruxelles.
L'Union européenne (UE) "regrette" la décision des États-Unis de sanctionner le chef de la diplomatie iranienne et "continuera de travailler" avec lui, a annoncé jeudi 1er août un porte-parole de la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.
"Nous regrettons cette décision", a annoncé Carlos Martin Ruiz de Gordejuela. "Pour notre part, nous continuerons à travailler avec M. Zarif en sa qualité de diplomate le plus haut placé de l'Iran et en raison de l'importance de maintenir les relations diplomatiques" avec Téhéran, a-t-il ajouté.
Les États-Unis ont décidé mercredi 31 juillet d'imposer des sanctions au chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif. Washington a comme but d'accentuer encore leur campagne de "pression maximale" sur le régime iranien, qu'ils accusent de déstabiliser le Moyen-Orient.
L'UE s'oppose à cette politique de l'administration américaine, cela pour tenter de sauver l'accord nucléaire conclu en 2015 avec Téhéran.
Ce texte, destiné à garantir le caractère strictement pacifique du programme nucléaire iranien, se trouve fragilisé et est entré en délitement progressif après le retrait unilatéral de Washington en 2018 et le rétablissement des sanctions américaines.
Pour la France, tous les canaux diplomatiques doivent rester ouverts
De son côté, la France a dit dans un communiqué qu'elle ne soutenait pas
la décision américaine, position qu'elle partage avec ses "partenaires du E3, le Royaume-Uni et l'Allemagne", signataires comme elle de l'accord de juillet 2015.
"Nous considérons que tous les canaux diplomatiques doivent demeurer ouverts, en particulier dans le contexte actuel de tensions accrues", peut-on lire dans le communiqué du ministère des Affaires étrangères.
"Avec nos partenaires du E3, nos ministres des Affaires étrangères sont en contact régulier avec le ministre des Affaires étrangères iranien, M. Zarif, pour aboutir à une désescalade des tensions et au retour de l'Iran en pleine conformité avec ses obligations au titre de l'accord de Vienne".
Téhéran a décidé de s'affranchir début juillet de certains de ses engagements afin de faire pression sur les autres États restants pour lui permettre de reprendre ses exportations de pétrole. Après le retrait américain, ceux-ci – la France, le Royaume-Uni, l'Allemagne, la Russie et la Chine – ont affirmé vouloir trouver un compromis et sauver l'accord. Selon Téhéran, aucun effort significatif n'a toutefois été fait.
Une réunion des ministres des Affaires étrangères de ces cinq pays avec Mohammad Javad Zarif est prévue dans "un avenir proche", mais aucune date n'a encore été fixée.
Avec AFP