Les forces de l'ordre yéménites ont été prises pour cible lors de deux attaques, jeudi, à Aden, siège du gouvernement loyaliste. On décompte plusieurs dizaines de morts. L'un des attentats a été revendiqué par les miliciens houthis.
Des miliciens chiites houthis ont tiré un missile et lancé une attaque de drone, jeudi 1er août, contre un défilé des forces de l'ordre à Aden, principale ville du sud du Yémen et siège du gouvernement soutenu par l'Arabie saoudite. Plusieurs dizaines de personnes, dont un général de l'état-major, sont mortes selon des sources médicales et sécuritaires. Une autre attaque, suicide, a également eu lieu dans la ville le même jour.
"49 personnes ont été tuées et 48 blessées", a indiqué à la presse Mohammed Rabid, haut responsable du gouvernement reconnu par la communauté internationale. Il n'a pas précisé s'il s'agissait du bilan des deux attaques, ou de l'une d'entre elles.
À la périphérie ouest d’Aden, l'attaque des houthis a visé la caserne d’Al-Jalaa. Les rebelles chiites ont affirmé, par le biais de leur chaîne de télévision Al Massirah, avoir mené cette attaque à l’aide d’un missile et d’un drone, ciblant une parade organisée à l'occasion de la remise de diplôme à des forces de l'ordre tout juste formés. La chaîne Al Massirah a ajouté que ce défilé "devait servir à préparer une offensive contre Taëz et Dalea", deux provinces tenues par les rebelles chiites.
Selon un photographe de l’AFP sur place, entre 30 et 35 corps gisaient sur le sol. Le général Mounir al-Yafyi a été tué sur le coup, touché par des éclats du missile tombé près d'une tribune. "L'explosion s'est produite derrière le podium sur lequel la cérémonie se déroulait dans la caserne dans le quartier de Bouraïka à Aden", a précisé un journaliste de l'agence Reuters. "Des soldats pleuraient sur ce qui semblait être le corps du membre de l'état-major", a-t-il ajouté.
Voiture piégée
Non loin de là, dans le quartier central de Cheikh Othman, une voiture piégée a explosé à l'entrée d'un QG des forces de l'ordre, au moment où les policiers se rassemblaient pour saluer le drapeau national, selon des responsables des services de sécurité, qui assurent que l'attaque a été menée par des jihadistes. Trois soldats ont péri, selon Reuters.
Les forces visées appartiennent à la cellule surnommée "Ceinture de sécurité", entraînée et équipée par les Émirats arabes unis. Ce pays est l'un des piliers de la coalition menée par l'Arabie saoudite, qui intervient au Yémen contre les rebelles depuis mars 2015.
Ces attaques interviennent également quelques semaines après que les Émirats arabes unis ont annoncé leur intention de réduire leurs troupes au Yémen pour passer d'une "stratégie" de guerre à une logique de "paix".
Ces dernières années, Aden, capitale "provisoire" du gouvernement yéménite après la prise de Sanaa par les rebelles houthis, a été le théâtre d'une série d'attentats ayant tué des centaines de personnes, certains revendiqués par l'organisation État islamique, d'autres par Al-Qaïda.
Mais jusqu'aux attaques du 1er août, cette grande ville du sud avait connu une période de calme relatif, le dernier attentat-suicide remontant à juillet 2018.
Avec Reuters et AFP