
L'icône écologiste suédoise Greta Thunberg, âgée de 16 ans, était invitée à Paris, à l'Assemblée nationale pour une réunion parlementaire sur le climat, où elle appelé les députés à "s'unir derrière la science".
L'adolescente suédoise Greta Thunberg , qui milite contre le dérèglement climatique, est de retour en France. Cinq mois après avoir été reçue à l'Élysée, elle a plaidé, mardi 23 juillet, en faveur du combat environnemental à l'Assemblée nationale. Elle participait à un débat avec des députés organisé par un collectif transpartisan pour le climat, "Accélérons".
Today we’re speaking at the National Assembly in Paris. #FridaysForFuture pic.twitter.com/St62PqAD7H
Greta Thunberg (@GretaThunberg) July 23, 2019" J’ai de bonnes nouvelles et de mauvaises nouvelles concernant l’urgence climatique". C’est par ces mots que Greta Thunberg a débuté son discours. "Je commence par la bonne nouvelle. Comme l’ont dit quelques personnes, le monde ne va pas arriver à sa fin d’ici 11 ans. En revanche, la mauvaise nouvelle, c’est que d’ici 2030, si nous ne faisons rien, nous serons très vraisemblablement dans une position où nous aurons passé plusieurs points de basculement et nous ne serons plus en mesure de revenir en arrière sur le changement climatique".
Cette réunion parlementaire sur le climat en présence de la jeune activiste a été dénoncée par certains députés de l'opposition, issus de la droite et du Rassemblement national notamment, qui avaient appelé au boycott.
Greta Thunberg répond aux critiques
"Vous n'êtes pas obligés de nous écouter, nous ne sommes que des enfants après tout", a répondu par l’ironie la militante suédoise Greta Thunberg à ces attaques mettant en cause sa légitimité à incarner le combat contre le réchauffement climatique. "Mais vous devez écouter la science. C'est tout ce que nous demandons : unissez-vous derrière la science", a-t-elle ajouté, renvoyant à la lecture du dernier rapport alarmant du groupe d'experts de l'ONU sur le climat (Giec).
"C'est presque comme si vous ne saviez pas que (ces chiffres) existent, comme si vous n'aviez pas lu le dernier rapport du Giec dont dépend l'avenir de notre civilisation", a lancé la jeune femme. "Ou peut-être simplement que vous n'êtes pas assez matures pour dire les choses telles qu'elles sont. Même cette charge, vous nous la laissez à nous, les enfants".
"Nous sommes devenus les méchants qui devons dire aux gens des choses pas faciles, parce que personne ne veut le faire ou n'ose. Et (pour cela), nous recevons un déferlement de haine et de menaces. Des députés et journalistes se moquent de nous et mentent à notre sujet", a déclaré Greta Thunberg, devenue célèbre pour organiser depuis presque un an des grèves de l'école hebdomadaires pour le climat.

La climatologue Valérie Masson-Delmotte, soulignant avoir échangé avec de nombreux jeunes réellement préoccupés par la question climatique, a elle dénoncé des polémiques "extrêmement futiles". "On parle de la messagère mais pas du problème et ce qui m'intéresse, c'est de parler du changement climatique qui affecte tout le monde, les écosystèmes et les gens, et parler des solutions et faire en sorte que ces solutions soient déployées", a-t-elle déclaré à quelques journalistes.
"Essayez de faire quelque chose"
Après plus d'une heure de débat, Greta Thunberg a remercié les députés ayant exprimé leur soutien mais a noté qu'ils n'avaient pas compris son message. "Au lieu de nous féliciter, essayez de faire quelque chose", a-t-elle lancé sous les applaudissements de représentants du mouvement français des jeunes pour le climat.
Ces derniers, soutenus par des dizaines d'organisations (Youth for Climate France, Citoyens pour le climat, Alternatiba, Greenpeace, Réseau Action Climat...) ont appelé à une mobilisation les 20 et 21 septembre, dans le cadre de la "semaine mondiale pour l'avenir" organisée du 20 au 27 septembre par le mouvement de la jeune suédoise, Fridays for Future.