
Le gouvernement de Theresa May s'apprête à annoncer, lundi, des mesures contre l'Iran, après l'arraisonnement d'un pétrolier britannique dans le détroit d'Ormuz. "Nous allons examiner une série d'options", a averti le secrétaire d'État à la Défense.
Le gouvernement britannique cherche une réponse à la saisie vendredi par l'Iran – illégale selon elle –, d'un pétrolier battant pavillon britannique dans le détroit d'Ormuz, nouvel incident dans la guerre des nerfs qui oppose depuis des semaines la République islamique aux Occidentaux.
La Première ministre Theresa May doit réunir lundi une cellule de crise et le gouvernement annoncer des mesures lors d'un discours au Parlement.
"Nous allons examiner une série d'options", a déclaré le secrétaire d'État britannique à la Défense, Tobias Ellwood, sur l'antenne de Sky News. "Nous allons parler avec nos collègues, nos alliés internationaux, pour voir ce que l'on peut faire."
Le chef de la diplomatie iranienne, Mohammad Javad Zarif, a quant à lui estimé dimanche que seules "la prudence et la prévoyance" permettraient d'atténuer les tensions actuelles.
"Le gouvernement, à Londres, doit contenir les forces politiques intérieures"
L'Iran a conjuré le Royaume-Uni de contenir ses "forces politiques internes" qui, selon lui, recherchent une escalade des tensions entre Londres et Téhéran, a déclaré, dimanche 21 juillet, l'ambassadeur d'Iran à Londres.
"Le gouvernement, à Londres, doit contenir les forces politiques intérieures qui souhaitent une escalade de la tension entre l'Iran et le Royaume-Uni, bien au-delà de la question des navires. C'est plutôt dangereux et imprudent, au moment où la région traverse une passe délicate", a écrit sur Twitter Hamid Baeidinejad. Il a en outre assuré que "l'Iran [était] déterminé et prêt pour différents cas de figure".
UK government should contain those domestic political forces who want to escalate existing tension between Iran and the UK well beyond the issue of ships. This is quite dangerous and unwise at a sensitive time in the region. Iran however is firm and ready for different scenarios.
Hamid Baeidinejad (@baeidinejad) July 21, 2019Le directeur de l'Organisation portuaire et maritime de la province d'Hormozgan, Allahmorad Afifipour, a par ailleurs déclaré dimanche à la télévision publique iranienne que les 23 membres d'équipage du pétrolier arraisonné vendredi par les Gardiens de la révolution, le Stena Impero, étaient tous en bonne santé.
"Nous devons, en vertu des réglementations, enquêter sur l'affaire [de "non-respect du code maritime international", NDLR]. La durée de l'enquête va dépendre du degré de coopération des parties concernées", a-t-il ajouté.
Dimanche, un montage audio diffusé par la compagnie de sécurité maritime, Dryad Global, authentifié par le ministère britannique de la Défense, révélait les échanges radio entre les forces iraniennes et le pétrolier, peu avant son arraisonnement.
Le pétrolier sommé de changer de cap
"Si vous obéissez, vous serez en sécurité, changez votre cap immédiatement", ordonnaient les Gardiens de la révolution iraniens au pétrolier britannique.
De son côté, la frégate britannique a adressé un message au tanker lui rappelant qu’il n’avait pas à obéir aux forces maritimes iraniennes puisqu’il naviguait dans un détroit international. "Votre passage, en vertu du droit international, ne doit pas être perturbé, entravé, bloqué ou freiné."
Dans un communiqué publié dimanche, Erik Hanell, le PDG de la compagnie Stena Bulk à qui appartient le pétrolier, a annoncé avoir demandé aux autorités du port de Bandar Abbas la permission de visiter l’équipage retenu en Iran.
"La demande a été acceptée, mais nous attendons une réponse formelle, a-t-il indiqué. En attendant, nous continuerons à coopérer et à assurer la liaison avec toutes les autorités compétentes."
Avec AFP et Reuters