
Les autorités soudanaises ont libéré Loubna Hussein, la journaliste qui a été emprisonnée pour avoir porté un "pantalon indécent" après avoir risqué une peine de 40 coups de fouet, en échange d'une amende de 200 dollars.
AFP - La journaliste soudanaise Loubna Ahmed al-Hussein, incarcérée pour avoir porté un pantalon jugé "indécent", a été libérée mardi, a indiqué à l'AFP le président de l'Union des journalistes soudanais.
"Elle est sortie de prison. Nous avons payé l'amende de 500 livres (200 dollars)", a déclaré Moheddine Titawi, président de l'Union des journalistes soudanais. D'autres sources proches de la journaliste ont confirmé cette information à l'AFP.
Loubna Ahmed al-Hussein, qui risquait 40 coups de fouet pour avoir porté un pantalon jugé "indécent", a été emprisonnée lundi après avoir refusé de payer l'amende de 200 dollars à laquelle elle a été condamnée.
La France a rendu hommage mardi au "combat courageux" que la Soudanaise mène en faveur des droits des femmes au Soudan.
"La France regrette profondément la décision de la cour de Khartoum qui l'a reconnue coupable d'atteinte aux bonnes moeurs et l'a condamnée en première instance à verser une amende ou à subir une peine d'un mois de détention", a déclaré à la presse la porte-parole adjointe du ministère français des Affaires étrangères, Christine Fages.
Dans un éditorial mardi, le quotidien pro-gouvernemental soudanais al-Ray al-Aam (l'opinion publique) reprochait à la jeune femme de "politiser" la décision rendue la veille par le tribunal de Khartoum-Nord.
Dix des femmes arrêtées en même temps qu'elle avaient été convoquées ensuite par la police et fouettées dix fois chacune.
Loubna Hussein aurait pu subir un sort similaire, mais elle a contesté les charges et entamé une campagne publique pour abolir une loi prévoyant une peine maximale de 40 coups de fouet pour quiconque "commet un acte indécent, un acte qui viole la moralité publique ou porte des vêtements indécents".