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Nucléaire iranien : le conseiller de Macron rencontre Rohani, Trump accroît la pression

Alors qu'un conseiller d'Emmanuel Macron a rencontré, mercredi, le président iranien pour préserver l'accord sur le nucléaire et que l'AIEA a tenu une réunion extraordinaire, Donald Trump a promis sur Twitter de nouvelles sanctions contre l'Iran.

Le conseiller diplomatique d'Emmanuel Macron a rencontré, mercredi 10 juillet, le président iranien Hassan Rohani à l'issue d'une journée de discussions à Téhéran pour tenter de préserver l'accord sur le nucléaire iranien et d'apaiser les tensions entre l'Iran et les États-Unis.

Mais comme pour compliquer la mission du Français Emmanuel Bonne, le président américain Donald Trump a accusé Téhéran d'enrichir de l'uranium "depuis longtemps en secret" et a promis sur Twitter que les sanctions de son pays contre Téhéran seraient "bientôt durcies, considérablement".

Iran has long been secretly “enriching,” in total violation of the terrible 150 Billion Dollar deal made by John Kerry and the Obama Administration. Remember, that deal was to expire in a short number of years. Sanctions will soon be increased, substantially!

  Donald J. Trump (@realDonaldTrump) July 10, 2019

Fragilisé depuis que Washington l'a dénoncé unilatéralement en mai 2018, l'accord sur le nucléaire iranien est encore davantage menacé par les annonces de Téhéran, qui, en riposte au retrait américain, a commencé à s'affranchir progressivement de certains de ses engagements.

Conséquence, les réserves d'uranium enrichi iraniennes ont dépassé au début du mois la limite imposée par l'accord de Vienne conclu en 2015 (300 kg).

"Aucune négociation n'est possible sous la pression", a déclaré le ministre des Affaires étrangères iranien Mohammad Javad Zarif avant sa rencontre avec Emmanuel Bonne, exhortant "les Européens" à "résoudre [le] problème" causé par la sortie des États-Unis de l'accord.

Téhéran exige des États encore parties à l'accord qu'ils prennent enfin les mesures qu'il réclame pour que soient garantis ses intérêts. L'Iran exclut par ailleurs catégoriquement de renégocier l'accord comme le souhaite Donald Trump, et dit refuser le moindre contact avec les États-Unis tant que ceux-ci n'ont pas annulé les sanctions imposées depuis août 2018.

Réunion extraordinaire de l’AIEA

À Téhéran, Emmanuel Bonne a remis un message écrit du président français à son homologue iranien, a indiqué le bureau d’Hassan Rohani. Lors de la rencontre, le président iranien a déclaré que l'Iran avait "toujours laissé la porte ouverte à la diplomatie et au dialogue", que l'objectif restait "la mise en œuvre intégrale" de l'accord, a ajouté la présidence iranienne. Il a précisé que l'Iran attendait des autres parties qu'elles "appliquent totalement leurs engagements".

Emmanuel Bonne avait auparavant rencontré le contre-amiral Ali Shamkhani, secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, ainsi que le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, et son adjoint Abbas Araghchi.

Par ailleurs, une réunion extraordinaire de l'AIEA à Vienne a permis, mercredi, aux Européens signataires de l’accord de rappeler leur volonté de voir Téhéran respecter à la lettre ses obligations. L'ambassadrice américaine, Jackie Wolcott, a, elle, accusé Téhéran de se livrer à une tentative d'"extorsion nucléaire".

"Il est tristement ironique que cette réunion ait été organisée à la demande des États-Unis, le régime à l'origine de la situation actuelle", a pour sa part jugé l'ambassadeur d'Iran, Kazem Gharib Abadi. Une "bizarrerie" également relevée par le représentant russe, Mikhaïl Oulianov, pour qui "en premier lieu, les États-Unis doivent abandonner leurs tentatives d'imposer un embargo pétrolier à Téhéran".

En sortant de l'accord de Vienne, Washington a rétabli des sanctions punitives plongeant l'Iran dans une violente récession et lui faisant perdre un à un les acheteurs de son pétrole.

Avec AFP