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2018, année de mauvaise fortune pour les super riches

La fortune des 18 millions de contribuables les plus riches au monde a baissé de 2 000 milliards de dollars en 2018, selon Capgemini. C’est la première fois en sept ans que les très grandes fortunes ne se sont pas enrichies sur une année.

Super mauvaise année pour les super riches. Pour la première fois depuis sept ans, la fortune des contribuables les plus aisés dans le monde a piqué du nez, révèle Capgemini dans son rapport annuel publié mardi 9 juillet. Les nantis de la planète ont perdu 2 000 milliards de dollars en 2018, soit un recul de 3 % par rapport à 2017.

Leur fortune globale n’en a pas seulement pris un coup, ce club très restreint a également perdu plus de 100 000 membres. Il reste néanmoins 18 millions d’individus qui font partie des super riches, selon la définition de Capgemini. Pour prétendre à ce statut, il faut disposer d’un million de dollars en actifs rapidement mobilisables, c’est-à-dire que des biens comme les propriétés foncières ou les voitures de luxe ne sont pas pris en compte.

Sale année du chien

Les super riches qui ont le plus souffert en 2018 sont les “ultra-super-riches” (tels que les décrit Capgemini), c’est-à-dire ceux qui ont plus de 30 millions de dollars d’actifs. Leur fortune a chuté d’environ 6 % en 2018, et leur nombre a baissé de 15 % sur la période 2017-2018 par rapport à celle de 2016-2017. En comparaison, ceux que Capgemini dénomme les “millionaires next door” (“millionnaires d’à-côté”, qui ont moins de 5 millions de dollars) n’ont perdu que 0,9 % de leur fortune.

Cette première baisse, après des années de forte croissance, doit beaucoup à la mauvaise fortune des riches asiatiques. Ils ont perdu près de 1 000 milliards de dollars en 2018, constatent les experts de Capgemini.

Les grands perdants ont été les millionnaires chinois, dont la fortune combinée a diminué de 530 milliards de dollars. L’avalanche de droits de douane que le président américain, Donald Trump, a imposés sur les exportations de l'empire du Milieu a fortement fait chuter ses marchés financiers, réduisant la valeur des investissements. La baisse du taux de croissance – due également en partie au conflit commercial sino-américain – a fait le reste.

Saoudiens et Koweïtiens mieux lotis

Au niveau global, la plupart des pertes enregistrées par ces grandes fortunes proviennent de la dépréciation des valeurs boursières. “Après un début d’année prometteur, l’élan positif s’est brisé au fil des mois pour finir sur une mauvaise note, principalement à cause des incertitudes liées au commerce et à la politique de hausse des taux des banques centrales”, note Capgemini. Il suffirait donc d’un retournement de tendance boursière pour effacer les pertes.

Les fortunes qui dépendent le moins des marchés financiers ont d’ailleurs bien résisté en 2018. C’est le cas au Moyen-Orient où les Saoudiens et les Koweïtiens ont empoché les dividendes de la hausse des prix du pétrole l’an dernier. “En Arabie saoudite, la fortune des plus aisés a augmenté de 7 %, tandis qu’elle a gagné 8 % au Koweït”, précise les auteurs du rapport de Capgemini.

Reste que malgré une année noire, les super riches continuent à concentrer une immense fortune. Ils détiennent 68  100 milliards de dollars, soit plus que les PIB combinés des États-Unis, de la Chine, de l’Allemagne, du Japon, du Royaume-Uni, de l’Allemagne, de la France, et de l’Inde (54 mille milliards de dollars). De quoi relativiser la notion de mauvaise fortune.

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