
À Djerba, en Tunisie, le Croissant rouge tunisien récupère les corps des migrants morts noyés durant la traversée de la Méditerranée. Ils sont de plus en plus nombreux. Les femmes et les enfants ne sont pas épargnés. Témoignage.
France 24 est allé à la rencontre de Mongi Slim, président du bureau régional du Croissant rouge tunisien à Zarzis quelques jours après le naufrage lundi 1er juillet d’un bateau transportant 80 passagers, dont seuls trois ont survécus. Son ONG récupère les corps des migrants morts en tentant de rejoindre l'Europe par la Méditerranée.
"Depuis des années on voit des cadavres revenir, mais cette fois-ci en masse, et là on s'attend à un nombre impressionnant de cadavres, on a même des sacs mortuaires pour les bébés. C’est le plus blessant", explique-t-il. Samedi 6 juillet, douze corps ont été repêchés, dont ceux de deux femmes, a indiqué le Croissant rouge tunisien.
Ousmane et Mamadou, deux rescapés hébergés dans le centre d’urgence de Zarzis ont passé plus de deux jours à la dérive avant d'être secourus par des pêcheurs. Ils ont assisté, impuissants, au naufrage de femmes et d’enfants.
Mongi Slim qui s'occupe des centres d'accueil entre Médenine et Zarzis s’inquiète de la hausse du nombre de migrants depuis le conflit en Libye. "La capacité d'accueil est vraiment complète, nous avons vraiment peur pour l’avenir", alerte-t-il. Près de mille migrants seraient actuellement hébergés dans les six centres de la région.