Les chefs de la contestation au Soudan ont accepté mercredi de reprendre sous conditions des "négociations directes" avec les généraux au pouvoir. Ils réclament des résultats concrets dans les "72 heures".
Obtenir des résultats concrets dans les "72 heures". C’est la condition à laquelle le principal mouvement de la contestation soudanaise a accepté mercredi 3 juillet de reprendre des "négociations directes" avec les généraux au pouvoir. Il répondait ainsi à une invitation des médiateurs éthiopiens et de l’Union africaine (UA) à discuter de la formation d'une instance de transition.
"L'Alliance pour la liberté et le changement a tenu une réunion et a décidé d'accepter l'invitation à des négociations directes", a indiqué en conférence de presse l'un des meneurs de la contestation, Madani Abbas Madani.
Depuis la destitution par l'armée du président Omar el-Béchir en avril, le Conseil militaire de transition est engagé dans un bras de fer avec l'Alliance pour la liberté et le changement (ALC), fer de lance de la contestation.
De son côté, le conseil militaire ne s'est pas encore prononcé sur l'invitation lancée mardi par les médiateurs d'Éthiopie et de l'Union africaine, qui ont convié les deux camps à reprendre les négociations dès mercredi.
La contestation pose ses conditions
Les négociations entre la contestation et les militaires avaient achoppé en mai et la tension était montée d'un cran avec la dispersion meurtrière le 3 juin d'un sit-in de manifestants installé devant le quartier général de l'armée à Khartoum.
La contestation a posé ses conditions mercredi à ces nouvelles négociations : "Nous avons proposé 72 heures. Ni nous, ni le peuple soudanais ne sommes disposés à entreprendre des négociations sans fin", a déclaré Madani Abbas Madani.
Le mouvement réclame également une copie du texte du plan de médiation comprenant "les amendements" qu'elle a proposés, en premier lieu celui portant sur la nécessité de discuter principalement de l'instance de transition.
Mardi, les médiateurs avaient assuré que les négociations allaient porter sur cette instance de transition, un "Conseil souverain" constitué de huit civils et de sept militaires. Sur les huit civils, sept seraient issus de l'ALC tandis que le dernier serait choisi par les deux camps.
Avec AFP