Abdelkader Bensalah a lancé mercredi un nouvel appel à "un dialogue national inclusif" en vue de l’élection présidentielle. Il a assuré que l’armée n’en serait pas "partie prenante".
Le "dialogue national inclusif" que le président algérien par intérim Abdelkader Bensalah a appelé de ses vœux se fera participation de l’armée, a –t-il assuré mercredi 3 juillet dans un discours d’État diffusé à la télévision.
Ce débat doit permettre aux participants de "débattre de toutes les préoccupations portant sur la prochaine échéance présidentielle", a affirmé le chef de l’État par intérim.
"Ce dialogue est urgent, parce que le pays doit recouvrer au plus vite sa normalité politique et institutionnelle, qui le mettrait en position de faire face aux incertitudes économiques et sociales et aux menaces qui pèsent sur notre sécurité nationale du fait d’un environnement extérieur particulièrement complexe", a-t-il soutenu.
Abdelkader Bensalah a invité, à ce titre, toutes les parties à "mettre de côté les calculs marginaux et les exigences irréalistes", soulignant que celles-ci "sont de nature à prolonger la situation actuelle et d’entrainer notre pays dans une situation de vide constitutionnel, source d’incertitude et d’instabilité".
Aucune date encore fixée
Le chef de l’État a par ailleurs affirmé que le processus de dialogue "sera conduit et mené en toute liberté et en toute transparence par des personnalités nationales crédibles, indépendantes, sans affiliation partisane et sans ambition électorale".
"L’État dans toutes ses composantes, y compris l’institution militaire, ne sera pas partie prenante à ce dialogue et observera la plus stricte neutralité tout au long du déroulement de ce processus", a-t-il assuré.
Selon lui, la seule tâche de l’État sera "de mettre tous les moyens matériels et logistiques à la disposition du panel de personnalités, qui décidera lui-même des modalités de son fonctionnement".
Son discours est intervenu à quelques jours de l'expiration prévue le 9 juillet de la période d'intérim à la tête de l'État, ouverte par la démission d'Abdelaziz Bouteflika. L'impossibilité d'organiser le scrutin à la date du 4 juillet, faute de candidats, ne permet pas à Abdelkader Bensalah, qui assure l'intérim depuis le 9 avril, de rendre le pouvoir avant l'issue de la période de 90 jours prévue par la Constitution. Pour l'instant, aucune nouvelle date n'a été fixée pour la présidentielle.
Trois mois après la démission du président Abdelaziz Bouteflika, et alors que les manifestations contre le "système" se poursuivent, l'armée algérienne est le principal protagoniste de la vie politique. Son chef d'état-major, le général Ahmed Gaïd Salah, a appelé la justice à accélérer les enquêtes en cours pour corruption.
Avec Reuters et AFP