
Le général américain Stanley McChrystal, commandant en chef des troupes de l'Otan en Afghanistan, a promis une "enquête complète" sur le raid aérien qui a tué 90 personnes, dont des dizaines de civils, vendredi dans le nord du pays.
AFP - Le commandant en chef des troupes de l'Otan en Afghanistan a promis samedi une "enquête complète" sur le raid aérien de l'Otan qui a tué jusqu'à 90 personnes vendredi dans le nord du pays, dans une déclaration à la télévision afghane.
Le général américain Stanley McChrystal s'exprimait dans un communiqué filmé, diffusé en boucle sur la chaîne privée afghane Tolo TV, portant sur la frappe aérienne effectuée par l'Otan vendredi dans la province de Kunduz (nord).
"En tant que commandant de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf, qui dirige les troupes de l'Otan en Afghanistan, ndlr), rien n'est plus important que la sécurité et la protection de la population afghane", a-t-il déclaré dans une allocution de 57 secondes.
"Je prends très au sérieux la possibilité que des Afghans innocents aient été tués ou blessés", a-t-il ajouté.
La vidéo, tournée par l'Isaf, a été diffusée tout au long de la journée, doublé en dari et en pachtou, principales langues parlées en Afghanistan.
L'Otan a "lancé une attaque contre ce que nous pensions être une cible talibane", a assuré le général.
"J'ai ordonné une enquête complète sur les raisons et les conséquences de cette attaque, que je partagerai avec le peuple afghan", a encore dit l'officier, qui n'a jamais mentionné un quelconque bilan de l'attaque.
La présidence afghane a fait état de 90 morts et blessés. Le ministère de l'Intérieur a évoqué 56 talibans tués et 10 autres blessés, dont un enfant de 12 ans.
Très tôt vendredi, l'Otan a effectué un raid aérien contre deux camions-citernes dérobés par les talibans. Les engins ont été détruits alors que des villageois se trouvaient autour pour en siphonner l'essence, selon des témoins.
Alors que les autorités insistent sur le fait que la majorité, voire la totalité des victimes sont des insurgés, M. Karzaï a estimé que viser des civils, dans quelque situation que ce soit, était "inacceptable", et a ordonné une enquête de son côté.