Dans la capitale belge, le Jamaïcain Usain Bolt a largement dominé le 200m, réalisant au passage le 4e meilleur temps de l'Histoire, en 19 sec 57. Sur 100m, son compatriote Asafa Powell s'est imposé devant l'Américain Tyson Gay, en 9 sec 89.
AFP - L'extra-terrestre du sprint Usain Bolt a étendu sa domination en survolant vendredi le 200 m de la réunion de Bruxelles, 6e et dernière étape de la Golden League, en 19 sec 57, soit la 4e performance de l'histoire malgré un temps frais (15 degrés).
Le triple champion olympique et du monde avait déjà bien délimité, de ses jambes de sept lieues, son domaine depuis un an.
Il avait porté la marque à 19 sec 19 il y a trois semaines aux Championnats du monde à Berlin, améliorant ainsi son premier record planétaire sur le demi-tour de piste, établi en finale des Jeux de Pékin (19.30). Ce jour-là, il avait retranché 2/100 au temps réussi par l'Américain Michael Johnson aux Jeux d'Atlanta-1996, une performance destinée à durer "50 ans" selon des observateurs.
"Je me sentais vraiment bien et je m'attendais à courir vite, d'autant qu'à l'entraînement j'avais constaté que cette nouvelle piste était vraiment très rapide. Johnson a été un exemple, il me faisait rêver", a souligné le Caribéen.
"Mais je suis quand même fatigué et je suis content qu'il n'y ait pas de grand championnat en 2010", a ajouté "la Foudre", redevenu un homme.
Démonstration majeure
La nouvelle démonstration du phénomène a forcément occulté les honneurs dûs aux trois athlètes qui se sont partagé le jackpot d'un million de dollars (environ 710.000 euros). L'Américaine Sanya Richards (400 m), la perchiste russe Yelena Isinbayeva et l'Ethiopien Kenenisa Bekele ont tenu bon malgré la météo défavorable.
Si Isinbayeva a gagné sa part du gros lot avec un seul saut (4,70 m au premier essai) et des adversaires vite résignées, Richards l'a fait avec l'éclat de ses 48 sec 83, meilleure performance mondiale de l'année, également son 40e chrono sous les 50 secondes.
Bekele, pour sa part, a fait la différence sur 5000 m grâce à sa vitesse terminale.
Comme Richards, sa compatriote Carmelita Jeter, médaillée de bronze en Allemagne, finit fort la saison. En 10 sec 87, elle a gagné le 100 m devant la Jamaïquaine Selly-Ann Fraser, championne du monde et olympique.
Autre lauréate de Berlin, la Jamaïquaine Brigitte Foster-Hylton a tenu son rang sur 100 m haies en 12 sec 48, repoussant sur le fil l'assaut de la Canadienne Priscilla Lopes-Schliep (12.49)
En l'absence de son compatriote LaShawn Merritt, l'Américain Jeremy Wariner a repris goût à la victoire, bouclant son tour de piste en 44 sec 94, pour la 60e fois sous les 45 secondes.
La supérioté de Bolt admise par ses concurrents
Asafa Powell, ayant admis la supériorité de Bolt, se complaît désormais dans le rôle de deuxième de son île. L'ancien recordman du monde a ainsi disposé sur la ligne droite de l'Américain Tyson Gay, en 9 sec 90 (vent défavorable: -0,4 m/s).
"J'ai fait une bonne course. En particulier mon départ. Je suis même parti trop vite. J'ai beaucoup donné dans les 20, 30 premiers mètres, puis j'ai finalement bien résisté", a expliqué le médaillé de bronze des Mondiaux.
"Cette nouvelle piste est vraiment rapide. Malheureusement, la pluie qui s'est mise à tomber peu avant la course nous a handicapés", a poursuivi le Jamaïcain.
Tyson Gay s'est plaint pour sa part "d'un départ exécrable". "J'ai complètement manqué ma mise en route. Et cela a vraiment été difficile de me mettre dans le rythme", a expliqué l'Américain.
Pour la petite histoire d'une Golden League, qui a vécu dans l'ambiance chaleureuse du stade Roi-Baudoin un enterrement de première classe, le Kenya s'est approprié le vieux record -anecdotique- du relais 4X1500 m, avec son équipe B.