La Chambre des représentants de Louisiane a adopté mercredi une loi interdisant aux femmes de recourir à l'avortement dès que les "battements de cœur" du fœtus peuvent être détectés, soit à partir de six semaines de grossesse.
Après le Missouri ou encore l'Alabama, c'est au tour de la Louisiane de restreindre le droit à l'avortement. La Chambre des représentants de cet État du sud des États-Unis, contrôlée par les républicains, a adopté, mercredi 29 mai, une loi interdisant aux femmes de recourir à une interruption volontaire de grossesse (IVG) à partir de six semaines de grossesse.
Plus souple que celle de l'Alabama, cette loi interdit aux femmes d'avorter dès que les "battements de cœur" du foetus peuvent être détectés, une évolution dans le développement in utero qui peut intervenir dès la sixième semaine de grossesse. Elle comporte toutefois des exceptions, notamment dans le cas où la vie de la mère est en danger.
Le sénateur démocrate de Louisiane, John Bel Edwards, a indiqué dans un communiqué se "préparer à signer" cette loi adoptée par "une majorité écrasante d'élus" des deux bords de l'échiquier politique (79 pour et 23 contre).
Des lois en contradiction avec l'arrêt "Roe V. Wade"
Seize États américains - dont la Géorgie, l'Ohio, le Mississippi, le Kentucky, l'Iowa ou le Dakota du Nord - ont déjà reformé cette année la législation sur l'avortement, dans le cadre d'une campagne nationale ayant pour but d'amener la Cour suprême des États-Unis à revenir sur ce droit constitutionnel.
Plus tôt ce mois-ci, la gouverneure républicaine de l'Alabama, Kay Ivey, a promulgué une loi interdisant l'avortement dans l'État, même en cas de viol et d'inceste, ce qui en fait le texte le plus restrictif à l'échelle du pays. La loi doit entrer en vigueur en novembre prochain. Toutefois, ces lois devraient être rapidement bloquées par les tribunaux, car elles sont en contradiction flagrante avec l'arrêt "Roe V. Wade", qui garantit le droit des Américaines à avorter tant que le fœtus n'est pas viable (vers la 24e semaine de grossesse).
Les partisans d'une restriction du droit à l'avortement aux États-Unis veulent que la Cour suprême remette en cause cet arrêt voté en 1973. Le mouvement "pro-life" considère, avec les deux nominations décidées par Donald Trump parmi les neuf juges suprêmes, que la plus haute juridiction des États-Unis, où les conservateurs sont désormais majoritaires, pourrait aujourd'hui revenir sur cette jurisprudence constitutionnelle.
Avec AFP et Reuters