Les policiers quadrillent Urumqi, la grande ville du Xinjiang, qui a été jeudi le théâtre de violences entre Hans, l'ethnie majoritaire en Chine, et musulmans ouïghours. Les heurts auraient fait au moins cinq morts.
AFP - Un retour à la normale s'esquissait samedi matin à Urumqi, où la police armée chinoise restait néanmoins déployée en force, après des manifestations qui ont fait cinq morts jeudi dans la capitale du Xinjiang, a constaté un correspondant de l'AFP.
Des boutiques commençaient à ouvrir, alors que la plupart étaient restées fermées vendredi, et davantage de passants circulaient dans les rues que la veille, dans la grande ville de la région autonome ouïghoure du Xinjiang, dans le nord-ouest de la Chine.
Les transports publics ont été au moins partiellement rétablis et certaines restrictions de circulation étant levées, davantage de voitures privées et de taxis étaient visibles dans le centre-ville.
Une mosquée au coeur de la ville était également ouverte. "Tout est redevenu normal et les gens en ce moment sont en train de prier à l'intérieur", a assuré un responsable de la mosquée, qui a refusé de s'identifier.
La sécurité en revanche restait maintenue à un niveau élevé, avec la présence de milliers de représentants de la PAP, la police armée chinoise, dans les rues, toujours survolées par des hélicoptères.
A un carrefour menant au quartier ouïghour, pas moins de 600 membres des forces de l'ordre stationnaient.
Selon la presse locale, la municipalité d'Urumqi a ordonné des contrôles de sécurité stricts des personnes et de leurs biens à l'entrée d'une trentaine de marchés.
"Les autorités de la ville insistent sur le fait que faute d'adhérer à ces règles clés, (les marchés) peuvent être fermés", a affirmé le journal Morning News.
Des incidents ont éclaté mercredi à Urumqi, suivies de manifestations jeudi et vendredi, déclenchées par la colère de Hans, l'ethnie majoritaire en Chine, après une série d'attaques à la seringue attribuées par les autorités aux séparatistes musulmans.
Selon la municipalité, 5 personnes ont été tuées et 14 blessées jeudi dans ces incidents.
Ceux-ci surviennent deux mois après les violences interethniques qui avaient éclaté à Urumqi le 5 juillet, lorsque des Ouïghours, musulmans et de langue turque, majoritaires au Xinjiang, s'en étaient violemment pris à des Hans.
Les jours suivants, des Hans armés de bâtons et de pelles avaient déferlé dans les rues pour se venger, en dépit d'un imposant dispositif policier.
Ces violences ont fait près de 200 morts, selon les autorités chinoises, qui ont accusé la dissidente ouïghoure exilée Rebiya Kadeer d'en avoir été l'instigatrice, ce qu'elle a nié.