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Européennes : "La droite et les sociaux-démocrates se sont endormis sur leurs lauriers"

Les élections européennes de dimanche marquent la fin du bipartisme au Parlement européen entre les sociaux-démocrates et les chrétiens-démocrates. Analyse de Gauthier Rybinski, chroniqueur international à France 24.

Les sociaux-démocrates (S&D) et les chrétiens-démocrates (PPE), jusque-là habitués à travailler ensemble pour avoir une majorité et faire passer des textes législatifs, devront composer dorénavant avec de nouvelles forces politiques au Parlement européen, après les élections européennes du dimanche 26 mai. "Les deux partis ne s'écroulent pas – ce n'est pas la catastrophe – mais ils n'ont plus les moyens à eux seuls de donner le 'la'", explique Gauthier Rybinski, chroniqueur international à France 24.

Ce dernier rappelle que ce bipartisme "reposait au départ sur deux éléments". D'une part, il s'agissait de "construire une Union européenne qui serait purgée du nationalisme – qui était considéré à juste titre comme étant un des vecteurs premiers des deux conflagrations mondiales qu'on a connues au XXe siècle", explique-t-il. Et d'autre part, "c'était la volonté transpartisane, d'où le fait de s'allier entre S&D et PPE, poursuit-il. Volonté transpartisane parce que les hostilités entre la droite et la gauche des avant-guerres avaient facilité l'arrivée des fascistes et des national-conservateurs au pouvoir."

Mais ce couple politique "s'est endormi sur ses lauriers", selon Gauthier Rybinski, qui ajoute que ces deux partis "ont découvert un peu tard qu'il y avait des gens qui ne comprenaient plus l'Europe (...) et qu'il y avait péril en la demeure". D'où la nécessité de "repolitiser le débat" au Parlement européen : "C'est sans doute ce qui peut sauver l'esprit de l'Europe : ne pas être un filet d'eau tiède technocratique et bien un engagement politique de la part de ses protagonistes."