
Comme des centaines de milliers d'adolescents à travers le monde, des jeunes Français ont séché les cours, vendredi, pour manifester et exhorter les responsables politiques à lutter plus énergiquement contre le dérèglement climatique.
La mobilisation se poursuit, à deux jours du scrutin européen. En France, ils étaient encore des milliers de jeunes – dont environ 15 000 à Paris – à défiler vendredi 24 mai pour réclamer aux dirigeants d'en faire plus contre le réchauffement planétaire.
Cette deuxième grande journée de grève pour le climat a cependant moins mobilisé que le 15 mars. Dans la capitale, 14 800 personnes ont défilé, à vive allure, d'Opéra à République, selon un comptage du cabinet Occurrence pour un collectif de médias. En mars, elles étaient entre 29 000 et 40 000 selon les sources. "Désolé maman, je sèche comme la planète", résumait une pancarte.
Dans la foule, Pauline, Franco-Allemande de 16 ans, déjà là en mars. Elle montre sa pancarte "Make no CO2" avec un drapeau de l'UE : "Les élections européennes sont super importantes car c'est le dernier Parlement qui pourra faire quelque chose" avant qu'il ne soit trop tard pour le climat, estime-t-elle.
"Sixième extinction, toutes et tous en action"
En tête de cortège, des militants anticapitalistes. Des militants antinucléaire, des antipublicité décrochant les affiches, une poignée de Gilets jaunes ont également été aperçus. Avant le départ, certains manifestants s'étaient rendus à la mairie du XIXe arrondissement pour retirer le portrait officiel du président Emmanuel Macron, dans le cadre d'une campagne de "décrochage" menée depuis trois mois pour réclamer plus d'action contre le réchauffement. Portrait qu'ils ont porté pendant la marche.
À Lyon, la journée a réuni 3 000 personnes selon les organisateurs, 2 000 selon la préfecture, avec en banderole de tête "Sixième extinction, toutes et tous en action". La mobilisation était plus faible qu'en mars (12 000), mais l'organisation affichait sa satisfaction après la tenue de plusieurs actions de désobéissance civile : 60 arbres plantés et six tronçons de pistes cyclables peints à la bombe. Selon l'association Alternatiba, deux mineurs ont été interpellés pour avoir tracé les fausses pistes.
À Montpellier, 1 400 (préfecture) à 3 000 (organisateurs) jeunes, accompagnés d'enseignants, de syndicalistes et de Gilets jaunes, ont défilé avec énergie. "État d'urgence climatique", "No nature, no future", disaient leurs banderoles. "Des gaz à effet de serre, du plastique dans les mers, de cette société-là, on n'en veut pas !", scandaient-ils, huant aussi des panneaux électoraux installés pour les européennes de dimanche.
"Garder la Terre avant de viser la Lune"
Plusieurs adolescents ont défilé en caleçon avec des feuilles de vigne : "The Chaud must not go on", "Garder la Terre avant de viser la Lune", pouvait-on lire sur les pancartes. Un préavis de grève avait été déposé par une large intersyndicale à l'université de Montpellier.
À Nantes, 2 600 manifestants, selon la police, ont participé à un "die-in" avant de déambuler dans une ambiance survoltée.
Ailleurs, ils étaient environ 100 à Tours, quelques centaines à Marseille, 500 à Rennes, entre 750 et 1 500 à Dijon, 650 à Angers selon la police (contre 3 600 le 15 mars), 650 à Grenoble et 700 à Valence selon la police, 500 à Clermont-Ferrand, entre 300 et 400 à Bordeaux, idem à Toulouse. "Terrien, sans la terre, t'es rien", soulignait une banderole marseillaise.
Avec AFP