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"La France rend hommage au courage de ses soldats"

A la Une la presse, ce mardi 14 mai, l’hommage national aux deux soldats français morts la semaine dernière lors de la libération d’otages au Burkina Faso. Les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine. Et celles entre Washington et Téhéran. Et les (nombreuses) vertus du silence.

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A la Une de la presse française, l’hommage national rendu ce matin à Paris à Cédric de Pierrepont et Alain Bertoncello, les deux soldats morts la semaine dernière, au Burkina Faso, lors de la libération d’otages.

Le Figaro annonce un «hommage de la France au courage de ses soldats», une cérémonie présidée par Emmanuel Macron, qui se tiendra aux Invalides. L’occasion pour le journal de saluer la mémoire des tous les militaires tombés au Sahel et en Afghanistan, ainsi que l’engagement tous ceux qui continuent à livrer «la longue guerre contre le djihadisme». Une guerre dans laquelle la France est «en première ligne», d’après Le Parisien, qui évoque le souci du président de ne pas se retrouver «accusé de récupération politique par l’opposition», en pleine campagne pour les européennes. «Macron, souvent prompt au lyrisme, saura-t-il peser ses mots pour s’éviter les critiques?», s’interroge le journal – en rappelant que «le silence et le recueillement peuvent aussi être des signes de grandeur». Une invitation à la retenue, après la polémique sur l’accueil des otages et celle déclenchée par le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, qui avait affirmé, à tort, que le parc béninois où avaient été enlevés les otages français, était en zone rouge, formellement déconseillé aux voyageurs - l’occasion pour Libération de revenir sur l’évolution de la liste de ces zones de vigilance, élaborée par le Quai d’Orsay. Des destinations dangereuses, où le tourisme peut aussi parfois correspondre à un «refus de céder aux tueurs».

A la Une également, la réplique de la Chine après la mise en place de nouveaux tarifs douaniers sur 200 milliards de dollars d'importations chinoises, par les Etats-Unis. «La Chine riposte aux tarifs américains», titre The Global Times, en faisant état de l’intention de Pékin d'imposer des droits de douane sur 60 milliards de dollars de produits américains. «Une réponse mesurée mais ferme» à la décision des Etats-Unis, d’après le quotidien chinois – qui met au défi Washington de remporter la «guerre commerciale» qu’il aurait déclenchée. Le dessinateur Liu Rui met en garde Donald Trump contre les conséquences négatives, pour son pays, de la hausse des droits de douane sur les importations chinoises, contre les effets pervers de sa «crise de colère». Une analyse partagée par Chapatte, dont le dessin, publié par The New York Times, montre le président américain en train d’élever le mur des tarifs douaniers - un mur «payé par les consommateurs américains», s’amuse le président chinois Xi Jinping. Comme toujours, The China Daily opte, lui, pour un ton relativement conciliant, assurant que «la Chine n’a pas fermé la porte» à la poursuite de discussions avec les Etats-Unis.

La guerre des droits de douane entre Pékin et Washington inquiète fortement les marchés. D’après The Financial Times, la quasi-totalité d’entre eux ont réagi hier à l’ensemble de ces annonces par un très net recul: «les investisseurs cherchent la sécurité», rappelle le journal britannique – inquiet de «l’escalade de la guerre commerciale» entre la Chine et les Etats-Unis. Inquiet aussi, le quotidien français L’Opinion s’alarme de voir les faucons «faire leur nid» à Washington comme à Pékin, et l’absence d’accord commercial marquer «la victoire des tenants du discours dur dans les deux camps».

Tensions, également, toujours, entre les Etats-Unis et l’Iran, après le sabotage, dimanche, de quatre pétroliers dans le détroit d’Ormuz. D’après l’Arabie saoudite, sur les quatre tankers, deux seraient saoudiens, un autre émirien, et le dernier norvégien – c’est d’ailleurs ce bateau, endommagé, que l’on aperçoit en Une du National d’Abou Dhabi, qui n’accuse pas nommément l’Iran, mais rappelle que Téhéran avait menacé, à plusieurs reprises, de fermer le détroit d’Ormuz – en réponse au renforcement des sanctions américaines. «Si vous accusez l’Iran d’être responsable de ces sabotages, prouvez-le», répondent en substance les autorités iraniennes, citées par The Iran Daily. Des propos dans l’ensemble relativement prudents, mais qui inquiètent, tout de même, les Européens. Le quotidien allemand Der Tagesspiegel cite notamment la réaction du ministre britannique des Affaires étrangères, Jeremy Hunt, qui a mis en garde, hier, contre les risques d'un «conflit survenant par accident».

Le silence est parfois le meilleur des hommages. Et s’il était aussi la meilleure menace pour défendre ses idées? Le journal suisse Le Temps raconte que Diane Lou Pellaud Eastes, une collégienne suisse de 15 ans s’est inspirée du combat de la jeune militante suédoise Greta Thunberg en faveur de l’environnement, et a annoncé à ses professeurs, en mars dernier, son intention de faire la grève de la parole - d’assister aux cours, mais sans prendre s’exprimer. Le directeur de son établissement lui a alors expliqué que son silence risquait surtout de compliquer beaucoup son apprentissage, et lui a proposé, plutôt, de s’exprimer 10 minutes devant ses camarades pour les sensibiliser à la défense de l’environnement. Diane Lou a du coup fait un petit discours de dix minutes et réussi à mobiliser une cinquantaine d’élèves, pour entreprendre des actions concrètes, comme un participer à un concours de nettoyage de déchets. Menacer de se taire pour avoir enfin la parole, c’est assez malin, non?

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